Nombre total de pages vues

mercredi 8 décembre 2010

Bilan du 7 décembre


Au lendemain de la journée du 7 décembre, quel bilan peut-on faire ?

Les banques exultent, c’est un échec total. Les politiques aussi, c’est un flop. Et de conclure : les Français sont, dans leur immense majorité, attachés à leur banque et adorent leur personnel. Pour rien au monde ils ne voudraient les remettre en cause. Voila pour les fantasmes des dirigeants. Quelle est la réalité ?

Comme prévu, les banques ont eu le temps de réagir. Soutenues à fond par le pouvoir, elles ont laissé les distributeurs se vider sans les recharger. Elles indiquent qu’il n’y a pas eu foule aux guichets. Et pour cause, il n’y a jamais foule. La caisse est souvent ouverte deux ou trois heures par jour, les retraits sont facturés entre 2 et 3 euros et le personnel a tôt fait de repérer les « anarchistes » pour s’empresser à leur supprimer leur carte ou leur découvert.

En fait, cette journée est une vraie victoire. Les Français ont pris conscience de plusieurs choses. D’abord le pouvoir économique soutient ses banques. Ensuite les dirigeants des banques ont un mépris total pour les clients, petits et moyens. Enfin et surtout, cet appel de Cantona, ce coup de projecteur médiatique a permis de faire prendre conscience que les banques gèrent les comptes au mépris des lois et textes en vigueur.

Hasard du calendrier, un client a réussi ce jour, à mettre en échec les arguments d’une banque dans un tribunal d’instance. Tel le Colonel Fabien, son acte isolé est passé inaperçu. Seulement cet argumentaire sur l’illégalité des frais bancaire circule et se répand. Il est disponible sur internet (www.collectif-anti-banque.fr) et d’autres audiences sont en attente.

La pétition qui compte près de 3.600 signatures sera remise au ministère de la Justice accompagnée de la « question écrite » lancée à l’Assemblée le 29 juin 2010 à laquelle le pouvoir n’a pas jugé bon de répondre.

Il n’est pas bon d’être trop en avant sur un mouvement. Hier soir, j’ai vu débarquer chez moi 4 huissiers de l’étude Noquet, Salomon et Flutre à Paris. Ne devant rien à personne, cette visite m’a étonné. L’huissier était porteur du Procès verbal de saisie vente et venait faire l’inventaire. C’était en vertu d’une contrainte délivrée le 15 novembre 2002 par la Cipav, organisme de retraite. Le montant de l’ordre de 800 euros.

Évidemment, pour faire une saisie il faut un dossier plus solide, notamment une ordonnance d’un tribunal de moins de 6 mois. En tout état de cause, le document doit être inférieur à 2 ans. Celui-ci ne provenait pas d’un tribunal, était une simple lettre de relance qui datait de plus de 8 ans.

Encore plus bizarre, et c’est là que j’ai compris, l’huissier s’est tout de suite intéressé à mon ordinateur. Cet appareil n’a aucune valeur, même dans une brocante, mais il a été repris dans l’inventaire des biens. Par contre, une collection de livre du 17 et 18ème siècle, qui était sous les yeux de l’huissier, a été volontairement négligée.

En fait, cette action improvisée n’a aucune valeur juridique mais ne visait qu’à saisir mon ordinateur. C’est bien sûr en rapport avec le « Livre Noir de la Banque » qui est largement diffusé, notamment auprès des parlementaires, des juges et des avocats.

En réalité cet ordinateur ne contenait que des choses banales et ne comporte aucun fichier mais personne ne peut le savoir. J’ai néanmoins rédigé une plainte.

Conclusion : les banques et l’État feignent de mépriser ce mouvement populaire, mais essayent d’en savoir plus sur ses origines pour mieux le réprimer.

2 commentaires:

  1. Oui, le système bancaire est vérolé. Mais il subsiste une oasis appelée finance solidaire représentée dignement par le Crédit Coopératif. Ils soutiennent Terre et Humanisme de Pierre Rabhi entre autres. Déplacer l'argent qu'on retire de nos banques vers un compte au Crédit Coopératif n'est il pas encore plus constructif puisque c'est utile et non mortifère ?

    RépondreSupprimer
  2. Ne cédez pas aux intimidations.

    Citoyennement vôtre et merci pour votre initiative.

    RépondreSupprimer