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mardi 22 février 2011

Le programme de lutte contre les « bouches inutiles »



Lors de l’émission « Parlons net » sur France Info, Alain Minc, conseiller proche de Nicolas Sarkozy, a parlé de la nécessité de trouver une solution finale au problème de la présence des « très vieux ».

L’anecdote personnelle lui servant à illustrer ses propos fait allusion à son propre père :
« J'ai un père qui a 102 ans. Il a été hospitalisé 15 jours dans un service de pointe. Il en est sorti. La collectivité française a dépensé 100.000€ pour soigner un homme de 102 ans. C'est un luxe immense, extraordinaire pour lui donner quelques mois ou quelques années de vie".
De plus, « qu'il trouve "aberrant" que l'État "m'ait fait ce cadeau, à l'œil »

Et pour régler ce « problème » sur les comptes de la sécurité sociale, il propose de faire cracher au bassinet les très vieux. "Je pense qu'il va bien falloir s'interroger sur le fait de savoir comment on va récupérer les dépenses médicales des très vieux, en ne mettant pas à contribution ou leur patrimoine, quand ils en ont un, ou le patrimoine de leurs ayants-droits".

Qu’est-ce que représentent 100.000 euros ? Un peu moins qu’un voyage à New-York d’un Ministre dans un jet privé pour assister à une réunion dont personne n’a rien à battre. Coût 138.000 euros.

Une différence tout de même, le père d’Alain Minc a cotisé toute sa vie auprès de la sécurité sociale et lui a versé des sommes probablement très supérieures.

Ces idées sont reprises par Nicolas Sarkozy dans son idée d’une assurance dépendance privée obligatoire.

Mais de qui parle-t-on ? De nos anciens, de ceux qui se sont usés à construire pierre par pierre ce pays et cette société. De ceux qui ont donné leur sang sur les champs de batailles pour défendre nos valeurs républicaines. De ceux que nous seront irrémédiablement un jour. Il parle de nos grands parents, ceux qui ont illuminé notre enfance et adouci la rigueur de la vie.

Mais de qui parle Alain Minc ? De son propre père, de celui qui l’a élevé, qui a travaillé pour lui payer ses études et lui offrir cette situation. Nous les Français nous pouvons lui dire que s’il trouve les soins de son père trop chers, nous sommes prêts à les payer à sa place.

Les Français s’étaient endormis. Qu’ils se réveillent maintenant, qu’ils sachent où les mène cette société ultralibérale dirigée par les banques et les grands capitaines de l’industrie.

Mettez-vous bien cela en mémoire et rappelez-vous les paroles de cette magnifique chanson de Jacques Brel.

« Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend. »


Gérard Faure-Kapper

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