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vendredi 15 février 2013

Hollande ! Ton peuple est en train de mourir !


Publication d'une lettre transmise par "Sauvons nos entreprises"


Bonjour,

J'interviens ici au nom de mon mari, décédé brutalement le 25 décembre dernier. J'en accuse directement le RSI, si vous ne pouvez pas publier cette introduction, je comprendrais et ne vous en tiendrais pas rigueur.

Il démarra son activité de commerçant le 2 juin 1998 avec une brêve interruption en 2003, le temps pour nous de déménager et d'attaquer une nouvelle activité commerçante dans le Sud de la France.

A 60 ans, le RSI le sollicitait pour qu'il prenne sa retraite. Dans la plus parfaite ignorance et en toute innocence, étant donné que de 1968 à 1998 il fut salarié, j'envoyai une demande d'étude de droits à la retraite à la CRAM et au RSI, pensant que les 2 organismes, concurrents, ne communiqueraient pas ensemble.

Notre 1ère surprise fut de recevoir une réponse des 2 : dossiers identiques, carrière reconstituée avec les mêmes erreurs dans les 2 camps, la CRAM proposait à mon mari 450 Euros/mois, le RSI généreusement ... 70 Euros/mois.

Notre 2ème surprise fut de constater que même si le RSI prélevait sur la base d'un gain de 800 fois le taux horaire du SMIC/an, elle ne rendait pas autant de trimestres. Il fallait gagner un minimum pour valider les trimestres et la crise de 2007 étant passé par là, mon mari était loin du compte, sur 44 ans de carrière, il lui manquait encore quelques années.

Notre 3ème surprise fut d'apprendre qu'il n'existait pas de minimum retraite pour les commerçants. Je conseillais donc à mon mari de se faire salarier brièvement, n'importe où, malgré sa maladie et sa fatigue afin de rebasculer dans le camp de la CRAM beaucoup plus généreuse et humaine que le démoniaque RSI.

Mon mari décida donc, malgré qu'il fut gravement diabétique et épuisé par tout de même, quoi qu'en dise le RSI, 44 ans d'activités, de poursuivre l'aventure, ayant 3 enfants mineurs à continuer d'élever.

En Octobre 2012, après plusieurs mois de grandes fatigues et une hospitalisation, il décida malgré tout de jeter l'éponge et entama une liquidation volontaire de son magasin.

A 10 jours de la fin de la liquidation, inquiet de ce que sera notre avenir, surtout qu'il avait été contraint par le RSI d'accepter un échéancier de 300 Euros/mois jusqu'au 10/01/2014, il décida de poursuivre son activité. Quelques jours plus tard, il fit un AVC. Il était à moins d'un an d'avoir le droit à la prime de départ à la retraite, seul avantage en commun entre les commerçants et les salariés.

Je vous remercie donc de rajouter son nom sur le mémorial des victimes du RSI, à l'image de celui de Washington pour les militaires morts au combat, car être commerçant de nos jours n'est pas souvent devenir gros et gras à force d'augmenter ses marges sur le dos du pauvre consommateur, mais plutôt d'être corvéable à merci et de devoir supporter pendant des années 15 h/jour, 7j/7 pour un salaire 10 fois inférieur au SMIC légal.

Si le but du jeu était de combler le trou de la Sécurité Sociale, je conseille les instances gouvernementales de déléguer la gestion de notre bonne vieille Sécu au RSI. En effet, leur absence d'humanité, de dérogation, d'écoute, de traitement rapide et efficace, de gestion au cas par cas et de respect permettraient de faire rentrer l'argent dans les caisses sans jamais le faire ressortir.

Je remercie néanmoins le RSI, les banques, les impôts de chercher à plumer autant mon mari défunt. Leur comportement m'a permis de relever la tête immédiatement, emportée par un flot salutaire de colère qui ne m'a pas laissé le temps de sombrer dans la tristesse et la douleur.

Je me rappelle encore le commentaire d'une interlocutrice du RSI au téléphone alors que je les avais appelés, surprise du montant des cotisations annuelles (1780 Euros sur 3000 Euros de revenus, auquel on ajoute les 1500 Euros de taxe professionnelle, ça ne laisse pas grand chose). Elle m'a dit : "Mais Madame, nous taxons à 60 % des revenus, les impôts aussi, vous n'avez quand même pas été assez bête pour tout déclarer ?". [Ben si, ma bonne dame, assez bête effectivement, je m'en excuse, je ne le referais plus...]

Je vous remercie bien sincèrement de votre attention et m'en vais donc continuer mon combat perdu d'avance. Je me suis permis d'avoir le culot de réclamer le capital décès, bien que mon mari n'était pas à jour de ses cotisations, on ne sait jamais si le RSI se rappelait que j'ai toujours 3 enfants mineurs à finir d'élever et plus de mari pour travailler...

2 commentaires:

  1. Que dire!! Écœurant. Mon père a connu ça aussi, il a commencé à travailler à 14 ans et a eu le malheur de se mettre à son compte à 30 ans. Je dis le malheur car le RSI l'a tellement ponctionné qu'il a du travailler jusqu'à 65 ans et malheureusement son corps a lâché 6 mois plus tard. Il etait artisan maçon et beaucoup trop honnete lui aussi.Ma mere n'a eu le droit à pas grand chose par le RSI, elle n'avait pas atteint l'âge requis.
    Le seul avantage par rapport à vous, c'est qu'elle n'avait plus d'enfants à charge. Courage, meme si ce mot n'apporte pas grand chose en réconfort.

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  2. J'ai 26 ans, je ne cotise pas au RSI mais à la MSA. J'essaie d'avoir 1500€ de rémunération ùmensuelle. les charges annuelles de TNS (travailleur non salarié comme artisan)s'élèvent à 8900€ pour un an. Je paie 1200€ d'impôts: que me reste-t-il par mois ? 658€.... Vous croyez qu'on peut vivre avec ça ? Franchement je me pose énormément de questions ?? Que faire pour ne pas terminer comme les personnes qui sont citées ci-dessus ?

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