Nombre total de pages vues

mercredi 15 mai 2013

Face à l'assurance de perdre au tribunal, les banques changent le profil de leurs avocats.


Par Gérard Faure-Kapper

Les clients ont juridiquement raison quand ils affirment que les banques pratiquent des taux usuraires et affichent des taux erronés.

A part le responsable des relations clientèles de la Caisse d'Epargne Auvergne Limousin à Clermont-Ferrand, plus aucun banquier n'ose affirmer que "les frais d'interventions rémunèrent un service consistant à décider de l'accord d'un crédit et donc n'ont rien à voir avec ce crédit".

La nouvelle jurisprudence de la cour d'appel de Grenoble met fin aux atermoiements et pleurnicheries des banquiers. 

Non seulement les banquiers ne pourront plus racketter leurs clients, mais devront rembourser l'intégralité de ce qu'ils ont pris depuis l'ouverture du compte en se rendant coupable de délit d'usure.

Quand ils sont assignés devant un tribunal, c'est suicidaire pour eux de prendre un avocat spécialiste du droit bancaire. Car s'il maîtrise cette discipline, il sera forcément d'accord avec le plaignant.

Les banques ont donc changé de stratégie de défense. Les nouveaux avocats ont un profil différent. Certes, il ne connaissent strictement rien au droit bancaire. En effet, aller sur ce terrain est inutile.

Par contre ce sont des spécialistes de la destruction psychique.

D'abord ces avocats veulent "rentabiliser" leurs services en multipliant les audiences.

1ère audience, ils n'ont rien reçu de leur client. Report (et nouvelle facturation).

2ème audience, ils envoient leurs conclusions par mail quelques heures avant l'audience, ou ils les remettent pendant celle-ci. Evidemment le client ne peut que demander un report (et nouvelle facturation)

3ème audience, on va enfin plaider (si le client est encore en vie). Et là, avec un mépris souverain pour le client qui n'est même plus considéré comme un chien, c'est le grand déballage avec effets de manche à l'appui des propos venimeux.

Chaque propos est subjectif: "la banque a tout fait pour aider ce client", "c'est sont comportement dépensier qui l'a amené ici", "le client use de tous les subterfuge pour ne pas payer ce qu'il doit", "le client n'est qu'un profiteur, un parasite, un déchet". Là, c'est moi qui exagère. En, fait ce sont des synonymes qui sont employés.

Et chaque phrase est terminée par "ce qui prouve la mauvaise foi de ce client".

Le juge ne peut qu'envoyer à la guillotine un tel paroissien.

Il m'arrive fréquemment de passer quelques heures, le mardi après-midi, sur les bancs du public du tribunal d'instance. Eh oui, certains passent leur temps au cinéma, d'autres se promènent au parc ou vont à leur club de gym. Moi, je vais au tribunal écouter et regarder. C'est fou ce que l'on y apprend.

En fait, ce type d'avocat n'aborde jamais le fond du problème. Jamais. Il pilonne son adversaire, l’assomme et l'écrase.

Comment réagir face à ces avocats de la classe DSK. Garder son calme, rester froid, ne jamais réagir sur ces propos calomnieux.

Quand il a fini de s’exciter et que vous avez la parole, dites simplement au juge: "ces propos n'ont rien à voir avec le litige qui est jugé aujourd'hui" puis SILENCE.

Quand le calme est revenu, lisez simplement vos notes. En 4 phases seulement la banque est échec et mat.

"La banque m'a accordé des découverts. 
Ils m'ont coûté cette somme, en intérêts et en frais fixe. 
Il en ressort un taux de xxx% alors que la banque n'annonce que yyy%.
Le taux est erroné  et je demande la déchéance de ces frais et intérêts" 

Et remettez le dossier avec les calculs.

Surtout, faite confiance au juge. Lui aussi est énervé par le cirque de la défense de la banque et ne demande qu'à être convaincu.
 


1 commentaire:

  1. si je depose plainte a la gendarmerie pour tous les chef d'accusations afferant a mon compte est ce que c'est bon pour entammer une procédure en justice contre ma banque ?

    RépondreSupprimer