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mardi 28 avril 2015

Avis aux employés de banque : NE RESTEZ PAS DANS LE CHAMP DE TIR !!!



Par Gérard Faure-Kapper

C’est en tant qu’ancien de la banque, au surcroit syndicaliste à l’occasion, que je me permets ce ton familier mais autoritaire.

Vous êtes parfaitement conscient de votre position inconfortable entre le marteau et l’enclume.

Votre organigramme hiérarchique me fait penser à un tableau de vieux fusibles. Pas les disjoncteurs modernes que l’on réenclenche d’un coup de pouce, non, mais les vieux fusibles où l’on enroule du fil de fer de plus en plus gros car on a rien d’autre sous la main.

Mais le jour où ça pète, alors ça pète pour de bon.

Croyez-moi, le temps est à l’orage. Enfin, vous le savez mieux que moi. Vous arrivez à l’agence, vous n’avez pas encore posé votre manteau que le téléphone sonne.

Qui est-ce ? Est-ce un client en furie à qui la banque a encore débité 100de frais d’intervention ou est-ce le responsable commercial du secteur qui vient de se faire ramoner par le patron car votre agence n’a pas rempli ses objectifs.

Puis les clients entrent. Oh madame Pichegrue ! Quelle angoisse d’être obligé de proposer une assurance vie pour ses pneus de bicyclette pendant que le directeur d’agence vous surveille.

Ca y est, la vague est passée. On appelle sur l’ordinateur la liste des clients sur les comptes desquels une écriture se présente alors qu’il n’y a pas la provision. Untel, clic, je paye, untel, clic je paye, untel, clic je paye… non je ne paye pas, untel… la liste défile. Chaque petit clic avec votre petit doigt vous rapporte… pardon, rapporte à la banque 8€. Votre petit doigt, c’est Goldfinger. Mais ce petit mouvement de l’index, c’est aussi une gâchette que vous actionnez et chaque fois, c’est votre client que vous fusillez.

Et la journée se passe entre les réclamations, les savons, les avoinées, les critiques, les engueulades, les sermons, les reproches, les avertissements, les observations, les leçons, les remontrances et j’en passe.

Vous rentrez chez-vous le soir, non pas avec la sérénité que procure le sentiment d’avoir accomplie son travail, mais avec la tête pleine des problèmes que vous n’arrivez plus à évacuer.

Enfin le week-end. C’est un peu plus calme, mais l’angoisse vous reprend le dimanche soir, vers 18 heures, quand vous prenez conscience qu’il faut reprendre le chagrin.

Cette vie difficile, déprimante, ce n’est pas votre vrai métier. Avant cette profession était intéressante, vous étiez reconnu, vous apportiez des solutions, c’étaient des contrats gagnant gagnant et tout le monde s’y retrouvait.

Et pourtant, mes chers collègues, le pire reste à venir, les banques ont besoins de plus en plus de fonds et compensent la perte de rentabilité naturelle par une course aux facturations anarchiques.

Les commissions d’intervention, quand j’affirme qu’elles rémunèrent la décision d’accorder un découvert, vous savez très bien que j’ai raison. Comme moi, vous êtes écœurés par la formidable mauvaise foi de votre service juridique dans leurs conclusions.

Vous êtes ulcérés quand vous recevez les instructions de saquer un client en lui retirant son découvert et en bloquant sa carte. Comment pouvez-vous supporter de refuser 100€ à une cliente, afin qu’elle fasse ses courses pour nourrir ses enfants, alors qu’elle a le double sur son compte. Mais les ordres sont les ordres.

Evidemment les clients ne vont pas se laisser faire, bien-sûr qu’il y aura une recrudescence des plaintes.

Et le pire, le pire de tout, le plus insupportable et le plus injuste, c’est que vous servirez de fusible si les choses tournent mal au tribunal.

Je m’adresse à vos syndicats, CGT, FO, CFDT, SNB, CFTC, à vos représentants, prenez contact avec nous à l’APLOMB, notre combat est le vôtre, nous devons faire cause commune.

Contactez-moi directement sur gerard.kapper@gmail.com

Ensemble nous changerons les choses. Pensez à vos clients, c’est ce qu’ils attendent de vous.




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