La Société Générale va
fermer 20% de ses agences mais toutes les banques risquent une sévère cure
d'amaigrissement
Copié/collé
du site « Le Huffington Post »
http://www.huffingtonpost.fr/2015/11/05/societe-generale-fermeture-agence-autres-banques_n_8477306.html
BANQUE - La Société Générale a dévoilé
ce 5 novembre son projet de transformation de ses réseaux en France, où elle
possède aussi Crédit du Nord et Boursorama. Comme c'était redouté, il se
traduira par une réduction de 20% du nombre de ses agences d'ici 2020.
Récemment,
le syndicat CFDT de la Société Générale avait dit craindre 2000 suppressions de
postes, notamment dans des agences "en milieu urbain proches de grosses
agences". Ce chiffre a été confirmé par Bernardo Sanchez Incera, directeur
général délégué, dans un entretien au quotidien économique les Echos.
"Ça m'inquiète et je peux
comprendre l'inquiétude également des salariés, et la colère parfois des
salariés", a rajouté Myriam El Khomri, interrogée ce matin sur RMC/BFMTV.
Frédéric Oudéa, le PDG, a aussitôt répondu vouloir "éviter les
licenciements" et "jouer sur les départs naturels"
Si 20%
des agences ferment en France, 33.500 emplois sont menacés
Riche et puissant, le secteur bancaire
risque pourtant de perdre beaucoup plus que 2000 emplois dans les cinq années à
venir. BNP Paribas, Crédit agricole, Crédit Mutuel... Tout le monde va devoir
s'adapter aux mutations imposées par internet.
Pour commencer, les Français vont de
moins en moins dans leur agence. À la Société Générale, la part de ceux qui s'y
rendent au moins une fois par mois est passée de 57% en 2007 à 42% en 2012.
L'essentiel des échanges se fait désormais par e-mail, quand les clients
n'effectuent pas leurs opérations sur smartphone grâce à une application
(virement, transfert, épargne)...
"C'est
comparable à la métallurgie"
Avec 37.623 agences en France en 2014, dont 2246 de la
Société Générale, la France perdra près de 33.500 emplois si 20% d'entre elles
ferment dans les cinq prochaines années. Soit 9% des effectifs de ce secteur
d'activité, l'un des plus gros employeurs de France.
"C'est comparable à la métallurgie.
On s'est habitué à voir les effectifs augmenter, il faudra s'habituer à les
voir diminuer", avertit Philippe Crevel, directeur associé de la société
d'études économiques Lorello Ecodata. En même temps qu'elle fermera ses
agences, la Société Générale espère faire passer le nombre de clients de sa
banque en ligne Boursorama de 700.000 à deux millions.
En misant gros sur sa banque en ligne,
la SoGé a bien compris que le vent souffle du côté des "fintech", un
anglicisme qui désigne la dématérialisation du secteur financier.
Amazon,
Apple et Google veulent changer les règles de la finance
Aux
Etats-Unis, Amazon, Apple et Google se sont associés au sein d'un même lobby,
Financial Innovation Now, pour influencer le débat politique et faciliter leur accès au marché des services financiers.
“Une
transformation technologique est en train de rendre les services financiers
plus accessibles, moins chers et plus sûrs, a déclaré Brian Peters, directeur de Financial Innovation Now, à re/code.
Le défi à Washington est de s'assurer que le législateur l'a bien compris,
qu'il soit à l'aise avec cette idée, et qu'il n'applique pas de vieilles règles
aux nouvelles technologies."
Avec Apple Pay, la firme de Cuppertino a montré sa
détermination pour s'imposer dans le secteur des paiements sans contact.
Samsung suit la même voie, tandis que Facebook Messenger s'essaye au transfert
d'argent.
Aux Etats-Unis, l'enjeu est colossal. La
société de recherche eMarketer estime que 3,5 milliards de dollars de paiements
mobiles, réalisés avec un smartphone plutôt qu'avec une carte de crédit ou du
liquide, ont été effectués l'an dernier, et qu'ils pourraient atteindre 27,5
milliards en 2016 et 118 milliards en 2018.
Et plus les gens passeront par les
"fintech", moins ils auront recours aux services de la SoGé, de BNP
Paribas, etc. Et à plus forte raison de leurs agences physiques. "Apple,
Facebook ou Google ont les clients, les big data sur leur conso... Ils
pourraient très bien proposer des comptes bancaires, des livrets d'épargne,
qu'ils sous-traiteraient aux banques", explique Philippe Crevel.
Dans ce cas, elles devraient partager
une partie de leurs gains sur les frais de gestion (carte bancaire, virement
extérieur...). "Or, on sait que ce sont les frais de gestion qui
généraient une grande partie des bénéfices ces dernières années", souligne
le directeur de Lorello Ecodata.
Une baisse rapide des effectifs, une perte
de contrôle sur les clients, un rôle de sous-traitant des géants américains...
Ce scénario du pire n'est pas pour tout de suite. Les services bancaires
exclusivement en ligne ne représentent que 1,5% de l'activité bancaire en
France. Mais le temps presse. En Angleterre, ce chiffre atteint déjà 7%...
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