Nombre total de pages vues

samedi 2 juillet 2016

Pourquoi le Crédit Maritime a besoin "d'écarter" ses clients



Par Gérard Faure-Kapper

A l'instar des "perles du bac", je vais créer une rubrique "les perles des employés de banque".

Après avoir lancé les derniers courriers, j'en ai une belle collection.

Dans le cas présent, nous avons demandé au Crédit Maritime de Talmont, d'établir des factures et de détailler le service rendu en contrepartie des commissions d'intervention.

Le code du commerce, article L 441-3, rend obligatoire de détailler notamment le service rendu.

Le garagiste précisera qu'il a changé les plaquettes de freins et qu'il a réglé l'allumage et la carburation.

Le plombier détaillera le fait qu'il a débouché votre canalisation et changé le joint du siphon.

Mais que va écrire le banquier pour justifier son intervention facturée 8€ ?

C'est très exactement la question que nous avons posé par écrit à une centaine d'agence.

Si le banquier est honnête (ne n’interrompez pas, laissez-moi finir), il va écrire: "décision d'accorder un découvert pour permettre le paiement du chèque n° 12345".

Oui mais s'il écrit la vérité, alors il reconnaît que les frais sont liés au découvert, en alourdissent le coût et augmentent mécaniquement le taux effectif global. Donc il est foutu.

Le Crédit Maritime de Talmont a trouvé une autre formule:

"ECARTES PAYES PROFESSIONNELS FACTURES"



Ca ne s'invente pas. 

Alors, j'ai recherché sur le web, une définition d'écarté. Voici celle de "l'internaute"




 Mon dieu, quelle horreur:

"éloigner, séparer, éloigner quelque chose qui gêne, écarter un danger, évincer, éliminer, chasser, écarter un adversaire, faire dévier..."

Remarquez, c'est exactement ce que pensent les banquiers avec leur clientèle de commerçants, d'artisans et d'entrepreneur.

Finalement, il n'y a que le RSI qui vous aime et qui est très attaché à vous.

Bon, trêve de plaisanterie. je vais expliquer à ce chargé de clientèle la signification du terme qu'il emploi.

Je vous parle d'un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître...

Au tout début des années 70, l'informatique était rudimentaire. J'ai connu ça au Crédit Lyonnais de Versailles quand je travaillais à la comptabilité.

Les chèques étaient amenés dans une grande pièce où travaillaient une vingtaine de personnes. Elles avaient des grosses calculatrices, Olivetti ou National. Elles prenaient les chèques un a un, recherchaient dans le bac les cartons perforés des clients, vérifiaient la provision. Si c'étaient bon, elles tapaient sur le clavier les éléments et glissaient le carton dans une fente où il descendait pour être perforé et ressortait.

S'il n'y avait pas la provision, l'opératrice "écartait" physiquement le carton pour le mettre, avec le chèque, dans une corbeille. Celle-ci étaient descendue pour que les cartons soient distribués aux chargés de clientèle.

C'était ça "l'écarté".  Ca a disparu vers 1975 quand l'informatique a pris le pas.

C'était il y a plus de 40 ans, mais le Crédit Maritime de Talmont utilise toujours ce terme.

Alors, comme il ne veut pas avouer qu'il s'agit de frais liés aux accords de découverts, nous allons présenter la requête au tribunal.

Et là, nous verrons comme d'habitude un avocat n'y connaissant absolument rien faire une brillante plaidoirie contre Gérard Faure-Kapper, l'auteur de l'étude, pour essayer de convaincre la cour que cet "expert autoproclamé" n'a aucune compétence pour débattre de ce sujet.

Le Duc de Morny disait "Le summum de la politesse est d'écouter en silence un ignorant débattre d'un sujet que vous maîtrisez totalement".

Putain, qu'est-ce que je suis poli moi.



4 commentaires:

  1. J'adore! Il est vrai qu'avec la nouvelle vague de banquiers smicards, le français n'est pas leur culture première et leurs petits chefs peuvent leur faire avaler tous les ordres débiles possibles!
    Contre la "vérité" aucun mensonge, aucune manipulation ne peut tenir! Alors même si nous savons que les "secrets bancaires" seraient un peu liés aux "sociétés secrètes" ils ne résisteront pas longtemps à l'ouverture de conscience de tous les clients vers la vérité!
    Un bon conseil: gardez le plus possible votre argent avec vous...cela vous évitera des queues interminables le jour où vous apprendrez que votre banque sera mise en liquidation! Tant qu'à voir liquider votre banque...autant avoir un peu de liquide dans vos poches, car dans la banque votre argent est liquéfié dans les écritures d'ordinateurs...et avant de le revoir solidifié en pièces d'or...va falloir trouver trouver le bon alchimiste! ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et dieu sait bon nombre qui eurent cherché la pierre philosophale en vain! :3

      Supprimer
  2. Il voulait probablement dire "e-carte" ou carte de paiement électronique. Dans ce cas, l'orthographe n'est pas la même. Devrions-nous créer un bankothon afin de payer un Bescherelle pour chaque employé de banque?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, il s'agit bien de frais d'écarté. Ce terme est couramment employé par les avocats de la banque populaire dans leurs conclusion. Il correspond bien à un terme ancien toujours en usage.

      Supprimer