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mercredi 3 octobre 2018

Frais bancaires: "Ah les cons... s'ils savaient..."



Par Gérard Faure-Kapper

Le 27 septembre 2018, "60 millions" et d'autres médias dénoncent le fait que les frais bancaires sont illégaux.

Tout le monde reprend l'info. Les pseudos associations de défenses lancent aussitôt une campagne "adhérez, adhérez, adhérez..." et les journaux d'augmenter leur tirage.

De quoi s'agit-il. Les frais sont illégaux parce qu'ils font dépasser le seuil de l'usure, ce qui est un délit ?  Non, de ça, absolument personne n'en a parlé.

Non, il s'agit de l'ordre de passation des écritures dans la journée. Les débits passent d'abord, puis les crédits, ce qui génère des commissions d'intervention.

Question idiote: quel client reçoit un extrait journalier avec les horaires de passation ? Personne. De plus, la banque ne le fournira jamais.


Alors, comment dénoncer cette infraction si les preuves sont impossibles à fournir ?



Puis seconde phase. Aujourd'hui, 3 octobre, j'ai connaissance de l'information suivante diffusée par le journal "Mieux Vivre":

"Caisse d’Epargne, Banque Populaire et Crédit Mutuel ont senti le vent du boulet et font machine arrière sur leurs frais d’incidents"


Déchaînement des associations sur Facebook: "On a gagné, on a fait plier les banques, adhérez, adhérez, adhérez..."


"Ah les cons, s'ils savaient..."

Non, je ne tombe pas dans le vulgaire et les écarts de langage, et encore moins dans le manque de considération des usagers.

Cette parole n'est pas de moi, mais du Président du Conseil, Edouard Daladier.

Hasard des dates, il y a très exactement 80 ans, jour pour jour, Daladier avait assisté, avec Chamberlain, aux tristements célèbres accords de Munich. Marché de dupe célèbre, premier acte de la seconde guerre mondiale.

Daladier, qui n'était pas naïf, avait tout compris. A son retour au Bourget, il fut acclamé par une foule en liesse. "La paix est sauvée, vive Daladier..."

C'est alors que le président Daladier a murmuré à son secrétaire: "Ah les cons, s'ils savaient..."



La situation d'aujourd'hui est identique. Les associations de consommateurs croient avoir fait plier les banques. C'est la liesse, ils se félicitent de la victoire et en profitent pour relancer les adhésions.



La vérité est toute autre.

Ils ne connaissent pas les banquiers, ils ne savent vraiment pas à qui ils ont affaire.

Faire passer le maximum d'argent de votre poche à leur poche, c'est de la haute technologie.

Pour avoir, en 1992, élaboré la grille tarifaire pour une fédération du Crédit Mutuel, en tant que responsable du marketing, j'en connais le mécanisme.






1 commentaire:

  1. Bonjour Mr Faure-Kapper, je confirme le traitement particulier de retarder les versements en valeur et surtout d'anticiper les paiements également en valeur! le crédit mutuel semble avoir une vigueur décuplée ces derniers temps...y aurait-il le feu ? l'astuce de "différer" les frais après l'arrêté de compte, au lieu de les prendre "au fil de l'eau", fait que les gens sont désarmés; d'autant que les relevés "papiers" sont devenus rares,et avec les paiements "sans contact", les calculs pour reconstituer "les tricheries et abus sont difficiles.
    Un autre élément qui bloque les tentatives de recours , beaucoup de foyers sont "coincés" qui par des prêts en cours, qui par des prélèvements compliqués à modifier la domiciliation ,pour engager une démarche contre la spoliation !
    Merci de vos interventions sur le net ! viendra le jour du règlement je n'en doute pas !

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