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samedi 26 janvier 2019

GILETS JAUNES : Les raisons profondes d’une volonté populaire de libération





Par Gérard Faure-Kapper




Un mouvement incompréhensible

Le mouvement des gilets jaunes a ceci de particulier, c’est d’être incompréhensible par le pouvoir. Et pour cause.

Depuis plus de 10 ans, j’anime une association dont l’objet est la prévention du suicide en raison de difficultés financières.

Depuis plus de 10 ans, je reçois chaque jour des appels désespérés de ceux qui aujourd’hui portent tous un gilet jaune, du moins ceux qui sont restés en vie.




Pourquoi les citoyens se révoltent aujourd’hui.

C’est le désespoir qui les pousse à ces actions. Leurs revendications sont multiples, variées et souvent contradictoires. En fait, personne ne peut vraiment exprimer ce mal être social.

Certes ils demandent une hausse du niveau de vie, des augmentations des salaires, moins d’impôts et de taxes, de l’écologie, de la démocratie, de l’expression citoyenne…

Mais la raison profonde se trouve dans la vie qu’ils mènent, et dans leurs rapports avec les banques, les institutions officielles, l’administration etc.




1ère raison : Leurs rapports avec les banques :

Les clients, professionnels et particuliers, surtout ceux en difficultés, sont taxés à la limite du supportable.

J’ai un dossier sous les yeux, c’est un coiffeur. En un an, 7.000 € de frais pour 11.000€ de chiffre d’affaire. Le suivant, une station service, 18.000€ de frais en 3 ans. Un troisième, une boulangerie, 22.000€ de frais en 5 ans.

Les particuliers ne sont pas épargnés. Des gens au smic qui se retrouvent avec l’équivalent d’un mois, voire deux de salaire qui sont prélevés chaque année sur leur compte.

On économise 4€ en privant son enfant d’un tour de manège et d’une glace, et dans le même temps la banque vous prélève 20€.

Les gens en difficultés se reconnaîtront et ne pourront que confirmer.

Les banques répondent qu'elles accompagnent les clients en difficultés. C'est vrai... vers la sortie.




Pourquoi ce scandale ?

Les banques ponctionnent au moins 6 milliards d'euros par an, encore que le chiffre réel, en tenant compte des frais induits, est nettement supérieur.

Ces frais sont parfaitement illégaux.

Chaque fois que nous avons monté un dossier et demandé l’arbitrage de la justice, le juge a donné raison au client et condamné la banque au remboursement.

Regardez les articles que j’ai publiés sur le présent blog, et vous aurez toutes les explications juridiques et techniques.

Les banques comptent sur le fait que peu de clients trouveront le chemin du tribunal.




La solution : le respect de la loi.

Il faudrait que la République Française puisse se réformer, notamment sur les points suivants :

Que les lois soient appliquées à tous et que l’on retire à l’aristocratie financière ses privilèges d’être au dessus des textes.

Que tous les citoyens soient égaux devant la loi.

Que tous les citoyens puissent faire valoir leurs droits sans crainte des représailles exercées par les banques.

Le résultat sur 10 ans, c’est 60 milliards volés par les banques qui seront reversés dans l’économie. Non seulement les entreprises et les particuliers bénéficieront d’un ballon d’oxygène de trésorerie mais ils verront leurs charges futures diminuer de manière substantielle.

D’où une élévation du niveau de vie, sans que cela coûte un centime à la communauté.




Deuxième raison : le comportement des huissiers et des cabinets de recouvrement.

Chacun doit payer ses dettes, mais uniquement ses dettes.

Tout organisme qui réclame de l’argent, doit fournir la preuve de cette dette.

C’est la loi, et la logique. 

Ca ne se passe pas ainsi.

Aujourd’hui, beaucoup de personnes sont harcelés, à leur domicile, sur leur lieu de travail, au téléphone, pour des dettes le plus souvent éteintes (c'est à dire, en termes juridiques, forcloses ou prescrites).

Les harceleurs  ne fournissent aucune preuve, mais transforment la vie de leurs victimes en un enfer permanent. Elles ne pourront s’en sortir qu’en payant des sommes que très souvent elles ne doivent pas.




La solution : le respect de la loi.

Ce n’est pas grand-chose. Chaque fois qu’un huissier réclame une somme, il en apporte la preuve. Un contrat et un décompte. 

Mais ça ne suffit pas : pour avoir le droit d’exiger le paiement d’une somme, l’huissier doit présenter un « titre exécutoire », comme une décision de justice. Cela donne la possibilité à la victime de faire vérifier cette créance. Quant aux sociétés de recouvrement (amiable, en réalité) qui utilisent les codes graphiques de l’huissier avec une en-tête de lettre et un tampon très ambigus, ils n’ont aucun droit : il suffit de leur demander le fameux titre exécutoire pour les voir décamper.





3ème raison : Le comportement des organismes officiels


Ceci concerne surtout les professionnels.

Combien de ces personnes travaillent jusqu’à l’épuisement pour tenter de survivre.

Il faudrait que la loi ne réserve pas la notion de présomption d’innocence aux coupables et aux hommes politiques mais qu’elle l’étende à tous les citoyens. Cela s’appelle l’égalité devant la loi, ce qui en France est une notion vraiment révolutionnaire.

 Jadis, les marchands et les artisans craignaient les calamités naturelles, la peste bubonique, la guerre, le pillage et autres évènements.

Aujourd’hui ces craintes s’appellent contrôle fiscal, répression des fraudes, URSSAF.

Si autrefois ils pouvaient compter à peu près sur la justice, aujourd’hui ces organismes sont la justice.

Quand ils débarquent dans une entreprise, c’est comparable aux vikings du 10ème siècle. L'entreprise EST coupable du fait de son existence. Le résultat, c’est souvent la déchéance et la ruine.




Le résultat, une vie gâchée, un avenir bouché, le désespoir.
  
Il faut bien comprendre que la plupart des gens dont je parle sont victimes de ces trois calamités : les banques, les huissiers et l’Etat.

C’est ce mal-être et ce stress permanent qui les ont conduit à revêtir un gilet jaune et à aller occuper les ronds-points.




Comment faire cesser ce mouvement.
  
Pour les banque : application de la loi.

Application de la loi sur le délit d’usure et plus aucun frais ne peut être prélevé. Pour cela, il faut que les banques soient condamnées en fonction de ces infractions.

Pour les huissiers : application de la loi.

Toute personne exigeant le paiement d’une somme au titre d’une dette, doit en apporter la preuve. Pour contraindre au paiement, elle doit disposer d’un titre exécutoire. A défaut, il ne s’agit que de recouvrement amiable.

Pour les institutions de l’Etat : application de la loi.

Tout citoyen doit pouvoir bénéficier de la présomption d’innocence.




Et la paix reviendra.

Sinon, je ne vois pas comment une guerre entre le peuple et ses dirigeants peut être évitée.




1 commentaire:

  1. Comment faire si les tribunaux accordent les frais aux banques - si les tribunaux enfoncent les citoyens meme à 70 ans - on juge et on prend - la forclusion n est pas respectée la déchéance des intérêts, non plus, on fait repayer des crédits déjà payés et le juge valide ici dans l'est de la france - honteux et scandaleux

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