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jeudi 13 janvier 2011

4 morts qui exigent une enquête approfondie.


Dominique Fossiez avait 62 ans. Artisan couvreur, il était en retraite depuis 2 ans. Son pavillon, c’était toute sa vie. Tout était simple. Il ne vivait pas au dessus de ses moyens. Aucune dépense inconsidérée.
Ses voisins le disaient serviable et bon vivant.

Ce 11 janvier 2011, il attendait une visite. Celle d’un huissier qui venait faire l’inventaire de ses meubles pour tout saisir, tout emporter, sa vie, ses souvenirs, son travail. Il ne lui restera rien que la honte de ne pas avoir pu protéger les siens.

Ce 11 janvier 2011, l’huissier n’a pas pu accomplir son travail a cause des cadavres retrouvés dans la maison et à l’extérieur. 4 morts en tout, une famille anéantie, décimée, détruite.

Les médias n’ont qu’effleuré ce sujet. Drame du surendettement puis passons à autre chose.

Nous ne passerons pas à autre chose. Combien devait-il réellement, pour quelle somme sans doute dérisoire une famille a été détruite. Cette maison représente de toute évidence une valeur.

Je n’incrimine pas les services de la Banque de France chargés de ce type de dossier. Ils font leur possible pour trouver des solutions, humainement et avec compétence.

Je n’incrimine pas non plus les lois. En la matière, elles sont très bien faites.

Le problème, c’est que beaucoup trop de monde les ignorent et les enfreignent en permanence.

Il suffit d’examiner les extraits de comptes des personnes en difficulté. Les prélèvements illégaux des banques grèvent monstrueusement les budgets, ôtant tout espoir d’un retour à la normale.

Regardons aussi les courriers reçus, des lettres de menaces envoyées par les huissiers ou par les cabinets de recouvrement. Il y a vraiment de quoi se suicider.

Analysons en détail le relevé téléphonique des appels reçus. Combien d’appels quotidiens qui changent une vie en enfer.

Le surendettement est un mot teinté de honte. Et pourtant, sur 173 dossiers que nous avons examinés à l’association, quasiment tous pouvaient trouver une issue favorable.

Les gens se sont endettés certes, ils savaient ce qu’ils faisaient en signant et ce sont les premiers à vouloir rembourser leurs crédits. Seulement comment rembourser si les banques ponctionnent sans fin des frais d’interventions, des frais de mouvements, des frais de lettres, des frais de refus, des frais de rejets, des frais de tout et de rien.

Il est même courant de trouver dans nos dossier des 300 ou 400 euros mensuels. Ces frais sont le plus souvent prélevés en totale infraction avec la loi, et plus précisément l’article 313-1 du code à la consommation.

Les banques le savent bien puisque que, quand un client assigne en justice, elles remboursent tout de suite… avant de virer ce client qui a osé se révolter.

Et pourtant, le plus souvent ces sommes suffiraient à rembourser les échéances normales des prêts.

Dominique Fossiez est mort, ainsi que toute sa famille. Comme sont morts Jean Roques avec son épouse et son fils le 25 novembre 2010. Comme sont morts un autre couple de retraités avec leur fille le 15 septembre 2010 dans la Pas de Calais.

Et il y en aura d’autres. Combien faudra-t-il de morts pour que les autorités obligent les banques à respecter les lois de la République.

Gérard Faure-Kapper

1 commentaire:

  1. oui comment faire
    le pot de terre contre pot de fer
    mais de la terre
    le fer en pot n'en a que faire
    Il y a des morts ?
    la poussière retourne à la poussière
    A la télé on s'occupe de la Tunisie
    Et nous petits français nous sommes
    que des pauvre pommes,
    bonne à presser;

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