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dimanche 24 juillet 2011

Les gens ne sont pas responsables de leur endettement.


Les gens ne sont pas responsables de leur endettement. Une telle affirmation provoque immédiatement une levée de boucliers devant moi, non seulement des banques, mais aussi des organismes sociaux, de l’institution judiciaire et même des organismes de protection de consommateurs.

Ce n’est pourtant pas une affirmation gratuite de ma part, ni une volonté de provoquer. C’est la réalité et je le démontre.

Certes, autrefois un salarié prenait un crédit pour acheter sa voiture, il le remboursait sur une durée inférieure à la vie du véhicule, et la revente de celui-ci lui fournissait l’apport personnel pour la suivante. C’était autrefois et c’était la consommation nécessaire et responsable.

Aujourd’hui, ça n’existe plus. Reconstituons un processus de surendettement. Nous sommes à la foire de Paris. Monsieur Lambda se promène avec sa femme. Il arrive dans le hall des cuisines pour flâner et rêver un peu.

Au stand des cuisines Syphon, Monsieur Ventalaraché l’attend de pied ferme. Il sort d’une formation complète de vendeur. Il sait analyser son prospect, sa personnalité, un « dominant », un « affectif » ou un « technicien ». Ensuite, un peu d’analyse transactionnelle, comment va-t-il se situer, « parent normatif », « enfant rebelle », peu importe, le tout est d’avoir le comportement adapté. Enfin, grâce à des notions mal assimilées de « programmation neuro linguistique » il adoptera une attitude de « mimétisme comportemental » et, tel un caméléon, s’introduira dans la carapace du client.

Je passe sur l’entretien en lui-même. Comment celui-ci va se terminer ? Prenez ce dialogue tiré d’un manuel de méthode de vente.

– Monsieur Lambda, avez-vous des crédits en cours ?
– Oui, pour ma voiture, il me coûte 320 euros par mois.
– Très bien, laissez-moi calculer… Monsieur Lambda, nous allons globaliser vos crédits. En final, vous ne rembourserez que 270 euros par mois, soit 50 euros de moins, et dans un mois, votre cuisine est installé, qu’en pensez-vous Madame ?

Le tour de passe passe est le suivant. Il ne lui reste peut-être que 18 mois à rembourser. Le vendeur englobe au capital la cuisine, au prix fort, et lui fait un crédit revolving sur 7 ans.

Résultat, le client a sa cuisine et il est engagé sur 7 ans.

Le problème va apparaitre dans 2 ans, quand il devra changer de voiture. Peu importe, l’organisme de crédit augmentera le capital.

Fatalement, les soucis vont s’accumuler. L’ainé quitte la famille, ce sont des allocations en moins et des impôts en plus.

Pour résoudre ce problème de trésorerie, le client fera des déblocages du capital. Il en arrivera à ne rembourser que des intérêts, souvent à 20%, et le capital sera intact.

Il devient alors une proie idéale pour la banque. Celle-ci va multiplier les frais de toutes sortes. Ceux-ci vont atteindre des 100 euros, 200, 300, voire plus chaque mois.

Et vous avez un client en détresse qui fonce dans le mur.

Ce client, est-il responsable de cette situation, est-il responsable de son endettement ?

Quelle est la part de responsabilité du vendeur qui a imaginé ce montage et touché sa commission, de l’organisme du crédit qui a volontairement omis d’approfondir l’étude du dossier et qui aurait dû dire non dès le départ, de ce même organisme qui a augmenté le plafond et autorisé les déblocages.

Et enfin, qu’elle est la responsabilité de la banque qui, de la manière la plus illégale, a eu ce comportement abject de ponctionner des frais vertigineux afin de tirer le maximum avant d’achever son client.

C’est pour cela que j’affirme, au vue de tous les dossiers que j’ai étudiés et qui présentent chaque fois le même scénario, avec des variantes, non, le client n’est pas responsable de cette situation.

www.aplombfrance.fr

1 commentaire:

  1. Je peux temoigner de cela: allocataire du rsa, j'ouvre un compte a la Banque postale.Je rentre en formation pendant 3 mois et le banquier en profite pour m'accoreder un découvert autorisé de 600 euros (j'ignorais tout de celà). J'ai été contrainte de l'utiliser sur deux mois et du coup, il me le supprime alors que je commence à travailler le premier octobre prochain.
    J'aurais pu le rembourser petit à petit, mais non, je me fais jeter.
    Après cela, j'ai passé un moment sur certains sites d'entraide qui me semble noyautés ou affiliés aux banques. J'ai posé quelques questions embarrassantes qui n'ont pas été publiées . Le probleme de ces sites étant qu'il y a aussi des trolls qui cherchent a enfoncer les gens dejà précaires.
    J'ai entendu parler tres récemment des moyens de paiement alternatifs. Le banquier ne me l'a jamais proposé et je n'ai jamais vu leur campagne d'info ni moi ni personne de ma connaissance.Il s'agit encore d'une tentative d'obfuscation des banques.
    Mon banquier aurait du me proposer ce service car il a bien vu que je n'utilisais pas de chèque et ne l'a pas fait. Il ya là un énorme scandale potentiel.Le public précaire se laisse enfermer dans des formaules de compte qui ne leurs conviennent pas car leur (dé)chargés de clientèle ne les avertissent pas de l'existence d'un service plus avantageux pour eux et continuent de se faire tondre.
    Vivement les class actions.

    Cordialement Lior

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