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dimanche 22 avril 2012

Banques. Le secret du mécanisme provoquant la ruine des clients.




(Extrait du "livre noir de la banque" de Gérard Faure-Kapper aux éditions Luthenay)

Facturation, l’effet multiplicateur

Prenons un exemple. Dans la grille de tarification apparaissent : frais de refus de prélèvement = 20 euros. La banque va justifier ce montant par l’intervention d’un de ses agents devant l’anomalie de fonctionnement du compte. Le gestionnaire va cliquer sur l’ordinateur la case « refus ». 20 euros, c’est le coût de ce clic. Bien souvent le montant du prélèvement est inférieur à cette somme et provoquerait un débit de 5 ou 6 euros. Qu’importe, le clic rapporte 20 euros et ne coûte rien à la banque.
Un prélèvement n’arrive que rarement seul. L’employé refuse alors à la suite, 20 euros, 40 euros, 60 euros, 80 euros. Un tel pouvoir est grisant. Le compte est alors débiteur de 80 euros. On y rajoute une lettre à 18 euros, puis une seconde, puis une troisième…
Les organismes, victimes du refus, vont représenter les prélèvements en y rajoutant leurs propres frais. Une aubaine pour le gestionnaire. Une nouvelle série de clics et de lettres. Nous sommes à près de 200 euros. Un chèque se présente. Refus avec des frais bien supérieurs. Un second chèque, puis un troisième, puis lettres, puis frais d’intervention, puis nouveaux refus.
Fichage à la Banque de France donc paralysie totale du client qui ne peut plus retrouver aucun financement. La banque continue à l’accabler. Dénonciation du découvert, exigibilité de la totalité du prêt immobilier, huissier, saisie, vente… à cela se rajoutent les problèmes inhérents, saisie-arrêt sur le salaire, coupure des ressources, puis les problèmes familiaux qui apparaissent…
La suite, personne n’ose en parler car c’est quelquefois une corde attachée à la charpente de la maison, dans le grenier, ou bien la rue, le placement des enfants, etc.
Et l’employé de banque dans tout cela, celui qui a provoqué artificiellement cette faillite, a-t-il conscience de sa responsabilité ? Pas du tout, il n’a fait que son travail, va-t-il rétorquer. Non, il n’a pas fait que son travail, il a anéanti une famille et il en est responsable. Il est le bras séculier d’entreprises qui vont s’enrichir en exploitant la misère qu’elle va créer.
Cette histoire n’est pas inventée, elle est réelle. Si les banquiers veulent s’en convaincre, nous pouvons leur basculer le standard de nos associations. C’est le quotidien de millions de personnes et les conséquences sont toujours dramatiques. Il est facile de montrer du doigt les gens surendettés. Si la banque ne leur imposait pas des frais insoutenables, ils honoreraient leurs engagements.
Ce phénomène de l’effet multiplicateur est invisible et difficilement démontrable, sinon par l’exemple. Une question se pose, quand elle détruit une famille, la banque le fait-elle dans la légalité ? Non, ce n’est même pas de l’abus de droit, c’est illégal comme nous le démontrons dans le chapitre deux de cette partie.

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