(Extrait du "livre noir de la banque" de Gérard Faure-Kapper aux éditions Luthenay)
« L’équipement du client » la vente en force
Les employés doivent
« placer » des « produits ». Leur direction fixe des
objectifs de production souvent très élevés. Alors quand un client est
demandeur d’un crédit, ou mieux, quand il est dans une situation financière
délicate, la banque va en profiter pour placer son produit.
« Très bien Monsieur, nous allons payer ce chèque,
mais en échange nous vous demandons de souscrire à une assurance décès
accidentel. »
« D’accord pour votre carte visa, mais une assurance
perte, vol et utilisation frauduleuse va avec. »
Ou bien une proposition
encore plus élaborée :
« Vous voulez un crédit de .4000 euros pour votre
voiture, d’accord, ça vous fait 122 euros sur 3 ans. Mais on va faire mieux, on
vous accorde 6000 sur 5 ans. Les 2000 supplémentaires seront mis sur tel
placement. La mensualité ne sera plus que de 116 euros. Les 6 euros de
différence seront mis dans une nouvelle assurance vie pour votre hamster… »
Qui n’a pas entendu ce
discours de la part de son gestionnaire de compte ? Traduit en termes
juridiques cela s’appelle une vente forcée, pour ne pas dire abus de position
dominante.
Pourquoi ces produits
sont placés en force ? Parce qu’ils sont sans valeur et n’ont aucune
chance d’être souscrits avec des arguments rationnels. Ils ne correspondent à
aucun besoin objectif. Prenons par exemple les assurances décès accidentels. La
personne signe et le compte est débité régulièrement.
La compagnie
d’assurance sait très bien que le client aura oublié cette souscription dès
qu’il sera sorti de l’agence. Et si lui l’a oubliée, comment ses proches
peuvent en connaître l’existence si la personne décède d’un accident ?
Et si la famille
retrouve la trace de ce contrat et veut toucher la prime, elle devra monter un
dossier imposant de justificatifs. Il est mort sur la route ? Le contrat
exclu le plus souvent l’utilisation de véhicule à moteur. Que reste-t-il
alors ?
Dans la réalité, ces assurances
ne servent jamais et deviennent des rentes de situation pour les compagnies.
Pourtant le client accepte car c’est le seul moyen d’obtenir un financement.
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