(Extraits du "livre noir de la banque" de Gérard Faure-Kapper aux éditions Luthenay)
12000
suicides annuels
En 1972, on dénombrait
17000 morts sur les routes. Nous en sommes aujourd’hui à près de 4000. C’est
encore trop, tout le monde s’accorde à le dire mais cette baisse est le résultat
d’efforts intenses pour améliorer la sécurité sur les routes, la signalisation,
l’état du revêtement.
Le nombre de suicides
est invariablement de près de 12000 par an. Ne peut-on pas prendre les mêmes
types de mesures pour faire baisser ce chiffre. Il y a certes un chiffre
incompressible que personne ne connaît, mais en prenant des mesures répressives
draconiennes à l’encontre des situations financières qui poussent au suicide,
on pourrait faire baisser fortement ce chiffre tout comme on a fait baisser de
17000 à 4000 le nombre de morts sur la route.
Pour cela il faut
savoir lever des tabous.
De nombreuses études
font ressortir avant tout l’état dépressif de la personne. Mais si l’on remonte
un peu en arrière pour savoir ce qui a
rendu cette personne dépressive, nous pouvons remettre en cause beaucoup
d’intervenants.
Réfléchissons au sens
de notre vie. Nous entrons dans notre vie d’adulte avec des projets, des
espoirs, voire des illusions. Nous fondons une famille et prenons ainsi la
responsabilité de plusieurs personnes. Dès lors, nous sommes engagés, nous ne
pouvons pas faillir. Il faut produire un certain niveau de revenus pour assumer
ses engagements.
À partir d’un certain
moment, les aléas de la vie actuelle font que l’on a des doutes, des incertitudes.
Elles sont souvent liées au travail, donc à l’argent. Pourra-t-on assurer la
subsistance de sa famille, c’est la question qui taraude chaque homme et femme.
Ce souci est largement amplifié si l’on a des obligations financières vis-à-vis
des banques et des organismes de crédits. Il suffit alors de peu de chose pour
que tout bascule, pour que la personne se sente dans une impasse, face au mur.
Chacun doit honorer ses
engagements, les crédits dont on a pu bénéficier doivent être remboursés, ce
n’est pas à la communauté de le faire. Pourtant, l’expérience prouve que la
plupart des gens ne sont pas surendettés, mais mal endettés. La solution est
évidente. Souvent, en remplaçant des crédits sur 4 ou 5 ans à 20 % par un
crédit du même montant à 12%, le problème est tout de suite résolu. Les
dispositions existent pour que la personne bénéficiaire de ce changement ne
puisse plus faire d’autres crédits. Tout le monde est gagnant. La banque, qui
évite une procédure et souvent une perte, et qui fait néanmoins un crédit à un
taux convenable. La communauté qui n’aura pas à prendre en charge cette
famille. Le client, qui peut ainsi honorer ses engagements.
Et pourtant, les choses
ne se passent pas comme ça. Une fois que la personne entre dans les
difficultés, alors qu’elle peine à faire face, la banque prélève du plus en
plus, frais d’intervention, frais de refus, lettres en série. Les montants
deviennent insupportables pour n’importe quel budget. Les montants atteignent
souvent des sommets. Le client s’effondre.
Il se retrouve seul
face à sa famille et à ses créanciers qui le harcèlent sans cesse, il ne peut
plus être tranquille, son téléphone sonne sans arrêt. Sa boîte est pleine de
lettres agressives des banques et des huissiers. C’est l’enfer, il a tout
perdu. Il n’a plus qu’une seule issue… disparaître à jamais.
« Il s’était mis
lui-même dans cette situation, les autres ne sont pas responsables »
va-t-on entendre de toute part. C’est souvent vrai pour les organismes de
crédit qui respectent la loi. Par contre, pour la banque, c’est différent.
Sa responsabilité peut être
retenue sur deux points. D’abord les frais abusifs. Certes ils sont prévus dans
la grille tarifaire jointe à la convention de compte. Ce qui n’est pas prévu,
c’est leur multiplication injustifiée. L’intégration des frais d’intervention
dans le taux fait aussi ressortir, presque à chaque fois, une pratique
usuraire.
Il y a bien d’autres
irrégularités. Outre cela, il y a la différence entre des relances et une
campagne de harcèlement. Quand la banque écrit : « Nous allons
demander votre condamnation au juge et nous allons saisir vos meubles, votre
voiture, vos revenus et tous vos biens. ». Sait-elle ce qu’elle va
provoquer ?
Quelqu’un ayant un
minimum de connaissances juridiques met ce courrier à la corbeille, mais pas la
plupart des gens, ceux qui sont à bout, qui n’en peuvent plus, qui ne dorment
plus, qui pensent en permanence à leur situation. Pour cela, ce type de lettre
est un coup de grâce.
Que l’on ne se méprenne
pas sur notre propos, je ne dis pas que les banques sont responsables dans le
suicide de leur client. La présomption d’innocence existe. Ce que nous
souhaitons est qu’après chacun de ces drames, une enquête judiciaire soit
diligentée, que la situation du client soit examinée à la loupe.
Y a-t-il eu soutien
irresponsable de la banque, y a-t-il eu retrait abusif de ce soutien, la masse
des frais prélevés correspond-elle à une rémunération normale de
l’établissement, la banque a-t-elle respecté la loi, le contenu des lettres
peut-il être considéré comme une menace, les procédures normales de
recouvrement de créance ont-elles été respectées, le juge d’instance a-t-il été
saisi, etc. Des questions se posent.
Si la banque a respecté
la loi et les usages, elle n’a rien à craindre d’une telle enquête. Mais si cette
enquête dévoile un comportement totalement irresponsable et illégal de la
banque, alors que celle-ci soit condamnée lourdement, comme le serait n’importe
quel citoyen. Personne ne peut se réfugier derrière sa fonction pour échapper à
ses responsabilités.
Bonjour,
RépondreSupprimerVenez donc jeter un petit coup d'œil à mon film Article 23 qui sortira le 12 décembre prochain,
un long métrage dédié à la mémoire des disparus de France Télécom, Renault, La Poste, Thales, Areva, EDF, GDF Suez, PSA, ONF,
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RépondreSupprimerBonjour,
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Amitiés