(Extrait du "livre noir de la banque" de Gérard Faure-Kapper aux éditions Luthenay)
Comment
les banques noient le problème dans des « concertations » et autres
« commissions de réflexion »
1.– Prise en compte des
fonctionnements normaux
Récemment la Ministre
des Finances a stigmatisé le système bancaire en dénonçant les frais abusifs. Elle
est consciente du problème. En allant plus loin dans son discours, elle parle
des frais normaux qui seraient en moyenne de 140 euros par an, que certains
forfaits de quelques euros ne sont pas justifiés, qu’il faut réglementer,
légiférer, discuter, négocier.
Les gens se rendent
alors compte qu’elle escamote totalement les vrais problèmes. Il semble même
qu’elle les ignore ou pire, qu’elle ne veut pas les voir. Les 140 euros de
frais annuels dont elle parle sont en réalité une moyenne mensuelle basse.
Ce n’est pas la grille
tarifaire qui est en cause mais bien l’utilisation qui en est faite. Les
banques appellent ça, avec un certain mépris, les comportements déviants. Les
autorités ne veulent pas prendre en compte les conséquences de la situation
économique.
Tant que les pouvoirs
publics fermeront les yeux, cette situation perdurera.
2.– Réponses des
banques : plus de transparence
Chaque fois que les
banques sont attaquées, les plateaux de télévision invitent leurs dirigeants
pour qu’ils s’expliquent. Le discours est toujours le même. « Les banques
travaillent dans la stricte légalité, elles n’ont rien à se reprocher, le
personnel est très compétent et fait parfaitement son travail. » Et de
rajouter invariablement : « Néanmoins, nous nous engageons à plus de
transparence et de modération dans l’augmentation des frais et agios. »
À ce discours, on
rajoute quelques comparaisons : « Savez-vous qu’entre 1998 et 2005,
l’augmentation moyenne au Sri Lanka a été supérieure de deux points à la
Bolivie dont les frais moyens sont pourtant inférieurs en progression constante
après application des modérations en vigueur en Islande. Ceci prouve que, par
rapport au différentiel calculé entre la Lettonie et l’État du Dakota du Sud,
les consommateurs français sont privilégiés, etc. etc. ».
Au moins ces discours
ont l’avantage de rassurer les téléspectateurs pendant quelques minutes.
Ensuite la réalité reprend le dessus, encore plus forte qu’avant.
La France est un pays
où la société est dure, féroce, insensible et impitoyable pour les petites
gens. Rien ne leur est pardonné, tout se paye au prix fort et immédiatement.
Quand les frais bancaires atteignent fréquemment 20 %, 30 % voire plus des
revenus, qu’il ne reste bien moins que 1000 euros pour vivre, comment admettre
que ceux qui vivent en vidant les comptes vont bénéficier d’un bouclier fiscal
leur assurant au moins 50 % de ce qui était notre argent ?
Les gens sont révoltés
et malheureusement aussi, résignés.
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