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jeudi 12 juillet 2012

Employés de banque : de la noblesse d’une vocation à la misère d’un job.




Par Gérard Faure-Kapper

Employés de banque : de la noblesse d’une vocation à la misère d’un job.

Les études quotidiennes des dossiers judiciaires des clients contre les banques font ressortir le cœur du problème : l’incompétence voulue du personnel.

Il ne s’agit pas de disserter sur une expression à la mode devenu lieu commun, mais de s’interroger sur cette décadence. Comment les banques en sont arrivées là ?

Cette profession que j’ai connue jadis était la fierté et l’honneur de ceux qui la pratiquaient.

Les dirigeants étaient souvent issus du personnel à l’image de Maurice Schlogel dans les années 60 au Crédit Lyonnais. Rentré comme garçon de course à 15 ans, il avait gravi tous les échelons à la force du poignet pour atteindre la plus haute fonction.

A l’image aussi de Jacques Chaine, un homme de la banque et du métier, tombé sous les balles d’un exalté en 1974.

Les dirigeants d’aujourd’hui n’ont aucun point commun avec ces mousses devenus capitaines. Issus des grandes familles et des grandes écoles, ils seraient bien incapables de tenir un guichet dans une de leurs nombreuses agences.

Plus soucieux de leur image mondaine, de l’entretien de leurs relations politiques, ils se nourrissent de salaires faramineux accordés à l’unanimité des conseils d’administrations représentant les actionnaires gavés de dividendes.  

Comment s’étonner du virage fatal pris par les banques dans les années 90. Baisser les frais généraux en augmentant les bénéfices.

Le personnel des agences d’abord. Leur coût, lié à leur formation, leur compétence et leur expérience, devait être diminué.

Ce fut l’époque des « charrettes », des propositions qu’ils ne pouvaient pas refuser, un chèque contre une lettre de démission.

Ils furent remplacés par des employés payés au minimum. Seules leurs qualités de vendeurs de chaussettes comptaient.

Ils avaient simplement l’assurance d’être protégés par leur Direction. L’ordre était le racket maximum des clients. « Un client, c’est comme un citron, il doit juter, et très vite », s’écriait un dirigeant d’une banque mutualiste devant un parterre de commerciaux.

« Ne vous occupez pas de la légalité de vos actions, les clients ne sont pas juristes et nous ferons en sorte qu’ils n’aient plus les moyens de se payer un avocat ».

« Les cas extrême seront transmis à notre service juridique. S’il faut payer, nous paierons et nous rattraperons sur la masse des blaireaux ». (Ces propos sont authentiques)

Avec de tels soutiens, comment s’étonner de l’arrogance de ces petits barons qui veulent user des privilèges renaissants en créant leurs propres règles du jeu. Ils vont de plus en plus loin, comme au Crédit du Nord où des montages sophistiqués permettent de saisir à bas prix tout le patrimoine du client.

« Chez nous, les employés ne sont pas payés en fonction de ce qu’ils vendent ». C’est le nouveau slogan publicitaire de beaucoup de banques.

C’est vrai et pour cause, s’ils n’atteignent pas leurs objectifs, ils sont virés.

La carotte ou le bâton. Vu leurs formes les deux auront finalement le même usage.

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