Par Gérard Faure-Kapper.
Les
frais de refus d’écriture pour prélèvements impayés, en général 20€, sont-ils
normaux.
Non,
si j’en crois une lettre de la Banque Populaire que j’ai sous les yeux.
Ce qui est en cause :
Les
frais d’intervention inclus dans le forfait de refus.
Définitions des frais d’intervention
(Source :
un courrier du service client de la Banque Populaire du Massif Central daté du
17 mai 2013 et concernant la Banque Populaire d’Issoire)
Les commissions d’intervention pour paiement
non provisionnés existent dans toutes les banques et rémunèrent la procédure décisionnelle observée quotidiennement par
l’agence, qui consiste à se prononcer
sur l’acceptation ou le rejet des valeurs qui se présentent au paiement en
l’absence de provision (ou en dépassement de l’autorisation de découvert
accordée s’il en existe une).
Concrètement :
le découvert étant un crédit, les investigations menées par l’employé sont une étude
de crédit.
S’il
accepte ce crédit, les frais d’intervention en alourdissent le coût et en
augmentent mécaniquement le TEG. Aujourd’hui, aucune banque ne peut nier cette
évidence, sinon, elle ne ferait qu’étaler son incompétence en matière d’arithmétique.
Le
problème, c’est si elle refuse de prêter les fonds au client, c'est-à-dire que
l’écriture est rejetée.
Nous
avons posé la question à la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique,
concernant une affaire de l’agence de Cadillac. La réponse du service
réclamation en date du 22 janvier 2016 est sans aucune ambiguïté. (ref
2016000441).
Question d’ordre
général, lorsque vous étudiez une demande de crédit que finalement vous
refusez, facturez-vous votre travail ?
Voici
la réponse de la banque :
En ce qui concerne les études de prêts,
elles ne sont pas facturées par notre établissement. La rémunération du travail
se matérialise par le prélèvement des frais de dossiers, mais uniquement si le
contrat est finalisé par les deux parties.
Bonne
réponse de la Banque Populaire. Elle est conforme à la loi, aux usages et à la
logique qui interdisent à une banque de facturer un service qu’elle a refusé de
rendre.
Seulement
la Banque Populaire affirme une chose et en fait une autre. Elle facture bien
les études de crédit même si elle a refusé ce crédit.
Et
en plus, c’est très bien caché dans la grille tarifaire.
Je
reprends ma démonstration :
Un
prélèvement se présente sur votre compte non approvisionné.
Le
chargé de clientèle mène les investigations nécessaires pour décider s’il paye
le prélèvement ou non, c'est-à-dire s’il vous fait un crédit (sous forme de
découvert) du montant du prélèvement.
Il
refuse de vous prêter les fonds. Donc l’écriture est rejetée.
Dans
son courrier cité plus haut, la Banque Populaire précise : « La rémunération du travail se matérialise
par le prélèvement des frais de dossiers, mais uniquement si le contrat est
finalisé par les deux parties. »
Dans
notre exemple, le contrat n’est pas finalisé car le découvert supplémentaire
(non contractualisé mais régie par les dispositions de la convention de
compte), n’est pas accordé.
La
Banque Populaire affirme ne pas facturer, mais elle facture en douce.
Elle
vous facture un forfait de refus de 20€
Que
comporte ce forfait d’après la grille tarifaire ?
Le
forfait d’un rejet de prélèvement comprend :
Les
frais de rejet,
La
notification du refus d’exécution
Les
frais de représentation.
La
commission d’intervention,
Eh
oui, la commission d’intervention de 8,45€ que la Banque Populaire dit ne pas
facturer est bien facturée à l’intérieur d’un forfait de refus.
De
plus, depuis le 1er janvier 2014, le prélèvement des frais d’intervention
est limité à 80€ par mois.
Ainsi,
la Banque Populaire « planque » des frais d’intervention pour
allègrement dépasser ce plafond.
Conséquences :
En
s’appuyant sur le courrier de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique,
concernant une affaire de l’agence de Cadillac, provenant du service
réclamation en date du 22 janvier 2016, ref 2016000441,
TOUT
CLIENT PEUT VALABLEMENT DEMANDER LE REMBOURSEMENT DE 8,45€ PAR FRAIS DE REFUS.
Je
rajoute une dernière chose, toutes les banques font cette manœuvre malhonnête.
A croire que les commissions d'intervention sont reconnues par le Service Public, site officiel de l'administration française…
RépondreSupprimerNous sommes visiblement bien encadrés par notre administration !!
http://www.tarifs-bancaires.gouv.fr/