Par Gérard Faure-Kapper
Le
Crédit Agricole (et aussi les autres banques), enregistrent un nombre croissant
« d’agressions » à l’encontre de ses salariés.
Tant
et si bien que la banque recherche des solutions techniques pour parer à ce
phénomène.
Nous
voyons bien là toute l’incompétence des personnes chargées de cette question.
Bien sûr, on peut prévoir des trappes au guichet qui s’ouvrent sous des clients
mécontents pour les faire tomber dans un cul de basse fosse, un peu comme dans
le film « Le tatoué ».
On
peut aussi imaginer un système pour y introduire des crocodiles, comme du temps
d’Amin Dada en Ouganda.
Mais
ça ne servira à rien.
Il
y aura de plus en plus d’incivilités et d’agression dans le futur, et c’est normal.
Personnellement,
je n’ai jamais été agressé du temps où je dirigeais mon agence. Jamais de chez
jamais.
Voici
l’explication.
Comme
le montre le tableau ci-après, l’immense majorité des agressions à pour cause
un refus de décaissement.
S’agissant
de clients qui avaient l’argent sur leur compte, j’avais trouvé la solution :
je leur donnais leur argent.
Aujourd’hui,
ça semble extraordinaire : donner à un client son argent.
(Je n’aborde pas le sujet du compte
débiteur, ça c’est autre chose. Et puis, refuser de donner de l’argent a celui
qui n’en a pas sur son compte, n’a jamais donné lieu à une agression. Encore
que, ça m’est arrivé une fois. C’était mi-septembre 1977 au Crédit Lyonnais de
Chatou, dans les Yvelines. L’homme qui n’était pas client, a exigé que je lui
donne le contenu de la caisse. Je lui ai donné car il avait un argument très
fort qui s’appelait P38.
Ceci me rappelle une réplique d’Audiard,
"Dans les situations critiques, quand on
parle avec un calibre bien en pogne, personne ne conteste plus. Y'a des
statistiques là-dessus." (Jean Gabin).)
Je
m’égare. Revenons au sujet.
A
l’APLOMB, les exemples foisonnent de refus de décaissement.
Les
excuses du banquier sont diverses. Voici un florilège :
« L’argent est destiné à payer la
mensualité du prêt »
En
agissant ainsi, l’employé décale les dates de prélèvements convenues par
contrat. Il risque ainsi une dénonciation du contrat de prêt.
« C’est en prévision des
prélèvements éventuels »
Cela
s’appelle de l’immixtion dans la gestion du compte client. Le risque c’est en
cas de faillite ou de surendettement, la responsabilité de la banque risque d’être
engagée.
« Le chèque remis l’autre jour, n’est
pas encore encaissé ».
Pour
ce faire, il suffit de demander un avis de sort, ou même de téléphoner à l’autre
banque pour être rassuré.
« Le salaire n’est arrivé qu’aujourd’hui ».
Donc
l’argent est sur le compte et est disponible.
« Le Directeur n’est pas là ».
Certainement
en RTT. Mais vous, l’employé, vous êtes payé pour prendre la décision. Si l’argent
est sur le compte, vous devez décaisser.
« C’est pour quoi faire cet argent ? »
Probablement
pour aller aux putes. Cher employé de banque, occupez vous de vos fesses.
Pour
conclure, mesdames et messieurs les employés des agences, si vous continuez à
refuser de donner à vos clients, leur propre argent, ne vous étonnez pas que
les incivilités vont augmenter.
Par
contre, si vous faites votre travail de banquier, à savoir décaisser les fonds
disponibles à la demande du client, alors tout ira bien, vous aurez une
clientèle aimable et fidèle, condition indispensable pour continuer à faire du
bon business.
http://antibanque.blogspot.fr/2015/11/les-banquiers-ont-un-incroyable-talent.html
Merci pour cet article, qui démontre une fois de plus que les établissements bancaires sont de moins en moins connectés à la réalité. Plutôt que de se poser les bonnes questions (Pourquoi les clients deviennent agressifs ?), ils cherchent à se victimiser. Je pense qu'ils doivent également faire face à la gronde montante des employés/guichetiers, qui simples exécutants, se retrouvent en première ligne et essuient les conséquences des politiques irresponsables de l'encadrement.
RépondreSupprimermerci
RépondreSupprimerMERCI , on est souvent désarmé ;) face à ce "type" de salarié qui avance ces arguments .
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