Par
Gérard Faure-Kapper
Je
crois que les banques ont réussi, par la loi limitant les frais, une formidable
arnaque.
Leur
mérite réside dans le fait qu’elles ont réussi à faire porter ce funeste projet
par les associations sensées défendre les clients.
Celles-ci
se sont félicitées même alors qu’elles venaient de faire adopter une loi qui
aura pour conséquences de multiplier les coûts.
Comme
dit la chanson, « j’suis content, j’suis content, j’suis content, j’suis
cocu mais content »
Les
associations demandaient la limitation à 80€ par mois des commissions d’intervention.
C’est
ce qu’elles ont obtenu.
Les
associations demandaient que les clients soient prévenus par courrier, quatre
jours avant le passage d’une écriture à découvert.
C’est
ce qu’elles ont obtenu.
Résultats.
Je
compare avec les banques britanniques. Celles-ci sont beaucoup plus avancées
technologiquement, puisqu’elles utilisent les SMS.
Une
écriture se présente sur le compte. Tut tut, le portable du client prévient du
problème. Ainsi, il prend les dispositions nécessaires. Ca s’est passé à la
vitesse de la lumière, et ça ne coûte rien à personne.
Les
banques françaises ne connaissent pas cette technologie. Elles utilisent encore
le papier, la machine à écrire, le recommandé et font appel aux bons services
de l’Administration des Postes et Télécommunications.
Ce
qui fait que le client reçoit en même temps la lettre d’information et la
lettre de refus. Le facteur n’a qu’un voyage à faire.
Et
les banques françaises, contrairement à leurs homologues brexitiens, vont
tarifer leur service préhistorique.
Je
prends par exemple, les tarifs de la Banque Populaire de l’Ouest. La lettre
coûte 12,50€ et la mise en attente de l’écriture, 6,65€.
Maintenant,
comparons les coûts avant que les associations s’en mêlent, et les coûts après
qu’elles soient intervenues
Vous
avez 10 écritures par mois :
Avant :
80€
Maintenant :
298,65€
Vous
avez 20 écritures par mois :
Avant :
160€
Maintenant :
482,15€
Vous
avez 30 écritures par mois :
Avant :
240€
Maintenant :
673,65€
Ainsi
les banques ont donné l’impression de lâcher du lest, de faire un gros effort
financier, alors que les associations leur ont imposé des contraintes légales
qui leur permettent de multiplier les frais.
Puis,
les gens s’en rendent compte et se plaignent.
Alors
« 60 millions » refait un article sur les frais abusifs fin octobre
2017. Le journaliste donne des explications imprécises mais ne parle pas du
principal : les taux usuraires.
Epilogue.
Comme
d’habitude, le ministre s’en mêle. Il demande une réunion en janvier 18 du
comité consultatif du secteur financier. Ce même comité qui est l’unique
responsable de l’augmentation exponentielle des frais.
Comme
d’habitude, sous couvert d’une mesure en faveur des « plus fragiles »,
les banques vont faire des « propositions ».
Comme
d’habitude, les associations qui sont incompétentes pour chiffrer les
conséquences financières vont applaudir.
Et
les usagers de la banque vont payer encore plus cher les services fantômes qui
rapportent des milliards aux banques.
Et
les responsables de ces associations ? Ils sont contents. Ils n’ont rien
compris mais ils sont contents.
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