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mardi 3 juillet 2018

"Combien m'ont coûté mes découverts ?" Voici la réponse surréaliste de la Caisse d'Epargne


Par Gérard Faure-Kapper

Quand nous voulons entammer une procédure judiciaire pour obtenir le remboursement des frais d'intervention illégaux, la première phase consiste en une lettre à l'agence, accompagnée de l'étude qui demande:

"D'après mes calculs, mes découverts m'ont coûté la somme de x€. Monsieur le banquier, me le confirmez-vous ?"

C'est un piège gros comme une pelleteuse, un grand classique qui me permet d'obtenir une réponse déjantée.

Puis, en procédure, l'avocat présente la défense, très souvent en contradiction avec la première réponse.

Comme les juges n'aiment pas être pris pour ce qu'ils ne sont pas, ils tranchent en faveur du client.



D'une manière générale, demander combien a coûté un service est légitime. C'est même une obligation reprise dans le droit commercial.

A Auchan, vous pouvez demander combien vous ont coûté vos courses. A votre électricien, combien vous à coûté votre dépannage. A votre garagiste, combien vous a coûté votre réparation. Au restaurant, combien vous a coûté votre repas. Chez la mère Tapdur, combien vous a coûté... bref.

La banque vous accorde des découverts pour permettre à des écritures d'être payé.

C'est un service que la banque vous rend et qui a un coût.


Votre question est: combien ça m'a coûté.


Voici la réponse de la Caisse d'Epargne Bretagne Pays de Loire:


"La somme évoquée de 2.938,02€ ne représente pas le coût de vos découverts mais le coût de votre gestion de compte en position débitrice"



Imaginez la même réponse avec d'autres prestataires:

"La somme évoquée de 2.938,02€ ne représente pas le coût de vos courses mais le coût de votre gestion de votre budget alimentation."

"La somme évoquée de 2.938,02€ ne représente pas le coût de la réparation de votre voiture mais le coût de votre manière de conduire"

"La somme évoquée de 2.938,02€ ne représente pas le coût de vos repas, mais le coût de vos sorties au restau "



De plus, la Caisse d'Epargne fait une énorme erreur.

Le signataire de la lettre pense que c'est le client qui gère directement son compte. S'il n'a pas d'argent pour payer un chèque, il s'accorde lui-même un découvert, en dehors du chargé de clientèle.


Heureusement, le juge va comprendre tout de suite cette ineptie.


Vous comprenez pourquoi nous alignons autant de victoires devant les tribunaux. Notre meilleure alliée: l'incompétence du banquier.

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