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samedi 2 février 2019

Les meilleures alliées des banques : les associations de consommateurs.



Par Gérard Faure-Kapper


Faut-il changer les lois de protection de consommateurs ?


« Les banques abusent, elles poussent les clients à la ruine, il faut changer les lois ! »

Il faut changer les lois, c’est le seul point sur lesquelles les banques sont d’accord avec les associations de défense d’usager de la banque.

Pourquoi sont-elles d’accord ? Parce que les lois de protection des consommateurs sont très bien faites.

C'est pour cette raison qu'il ne faut pas changer les lois, surtout pas.

Comme, et ce n’est un secret pour personne, ce sont les banques qui écrivent les textes, elles ne peuvent que se réjouir de cette position et vont l’exploiter.



Deux exemples de manipulation des associations par les banques.



1er exemple, la limitation des frais à 80€ et leur remplacement par des frais de lettre MURCEF  


« Les frais sont abusifs, il faut changer la loi ».

La nouvelle loi proposée va dans ce sens. On va limiter à 80€ le prélèvement des frais, et, pour les clients les plus fragiles, limiter à 20€.

Ce texte est donc adopté avec le plein accord des « associations représentatives des clients ».

Bonus : il faut aussi informer le client si un chèque est refusé et lui donner 4 jours pour qu’il recouvre.

Applaudissements dans la salle.

Donc la banque lui envoie une lettre. Et comme la liberté des prix est un principe, celle lettre sera facturée environ 13€.


Résultat. Avant, un chèque se présentait à découvert, ça vous coûtait 8€ de frais d’intervention sans limitation.

Maintenant, ça vous coûte seulement 80€ par mois, mais ça vous coûte également 13€ par chèque, sans limitation, de lettres d’information.

Et aucune association n’a dénoncé cette instrumentalisation.



2ème exemple : le médiateur indépendant nommé par la banque


Il faut un médiateur indépendant pour régler les litiges avec les banques et éviter le tribunal.

Applaudissement debout des associations. "Nous avons gagné, nous ne pouvons que nous féliciter de cet accord historique."

Résultat, il s’agit d’abord d’un « médiateur indépendant nommé par la banque »

Il demande un minimum de 3 mois de délai.

Il demande l’ensemble du dossier.

Aucune explication, aucun débat contradictoire et ses décisions sont sans appel.

Pour la banque c’est l’idéal. D’abord ils sont au courant de toutes les pièces du dossier sur le litige, et 3 mois de délai, cela permet de virer le client au bout de 2 mois.

Mais les associations se félicitent de la création du poste de médiateur et le présente comme une grande victoire.



Comment faire condamner sa banque


Aujourd’hui, les associations qui se sont fait chaque fois manipulées et instrumentalisées, continuent dans le même sens.

Aucune association n’a dénoncé le processus usuraire des frais d’intervention, aucune.


Al Capone. Cet homme n’a jamais été condamné pour ses crimes. Il est tombé pour une petite fraude fiscale.

Mais l’instruction du dossier a nécessité les compétences d’une équipe de comptables pour traiter un sujet extrêmement technique.

Pour les banquiers, c’est la même chose. Jamais les banques ne tomberont à cause de tous leurs agissements répréhensibles.

Non, il faut monter minutieusement chaque dossier, ce qui nécessite des compétences techniques supérieures à celles des banquiers.



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