Par Gérard Faure-Kapper
Faut-il
changer les lois de protection de consommateurs ?
« Les
banques abusent, elles poussent les clients à la ruine, il faut changer les
lois ! »
Il
faut changer les lois, c’est le seul point sur lesquelles les banques sont d’accord
avec les associations de défense d’usager de la banque.
Pourquoi
sont-elles d’accord ? Parce que les lois de protection des consommateurs
sont très bien faites.
C'est pour cette raison qu'il ne faut pas changer les lois, surtout pas.
Comme,
et ce n’est un secret pour personne, ce sont les banques qui écrivent les
textes, elles ne peuvent que se réjouir de cette position et vont l’exploiter.
Deux
exemples de manipulation des associations par les banques.
1er exemple, la limitation des frais à 80€ et leur
remplacement par des frais de lettre MURCEF
« Les
frais sont abusifs, il faut changer la loi ».
La
nouvelle loi proposée va dans ce sens. On va limiter à 80€ le prélèvement des
frais, et, pour les clients les plus fragiles, limiter à 20€.
Ce
texte est donc adopté avec le plein accord des « associations
représentatives des clients ».
Bonus :
il faut aussi informer le client si un chèque est refusé et lui donner 4 jours
pour qu’il recouvre.
Applaudissements
dans la salle.
Donc
la banque lui envoie une lettre. Et comme la liberté des prix est un principe,
celle lettre sera facturée environ 13€.
Résultat.
Avant, un chèque se présentait à découvert, ça vous coûtait 8€ de frais d’intervention
sans limitation.
Maintenant,
ça vous coûte seulement 80€ par mois, mais ça vous coûte également 13€ par
chèque, sans limitation, de lettres d’information.
Et
aucune association n’a dénoncé cette instrumentalisation.
2ème exemple : le
médiateur indépendant nommé par la banque
Il
faut un médiateur indépendant pour régler les litiges avec les banques et
éviter le tribunal.
Applaudissement
debout des associations. "Nous avons gagné, nous ne pouvons que nous féliciter de cet accord historique."
Résultat,
il s’agit d’abord d’un « médiateur indépendant nommé par la banque »
Il
demande un minimum de 3 mois de délai.
Il
demande l’ensemble du dossier.
Aucune
explication, aucun débat contradictoire et ses décisions sont sans appel.
Pour
la banque c’est l’idéal. D’abord ils sont au courant de toutes les pièces du
dossier sur le litige, et 3 mois de délai, cela permet de virer le client au
bout de 2 mois.
Mais
les associations se félicitent de la création du poste de médiateur et le
présente comme une grande victoire.
Comment faire condamner sa banque
Aujourd’hui,
les associations qui se sont fait chaque fois manipulées et instrumentalisées,
continuent dans le même sens.
Aucune
association n’a dénoncé le processus usuraire des frais d’intervention, aucune.
Al
Capone. Cet homme n’a jamais été condamné pour ses crimes. Il est tombé pour
une petite fraude fiscale.
Mais
l’instruction du dossier a nécessité les compétences d’une équipe de comptables
pour traiter un sujet extrêmement technique.
Pour
les banquiers, c’est la même chose. Jamais les banques ne tomberont à cause de
tous leurs agissements répréhensibles.
Non,
il faut monter minutieusement chaque dossier, ce qui nécessite des compétences
techniques supérieures à celles des banquiers.
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