A la lumière de notre expérience passée, voici une synthèse
des arguments qui vous feront perdre presque systématiquement devant les
tribunaux.
Evitez donc ces 7 points.
1°)
Etaler ses problèmes personnels: "en 2008 j'ai été frappé
par la crise et mon chiffre d'affaire a baissé. Et puis l'année suivant j'ai
divorcé, ce qui m'a coûté très cher. Ensuite je me suis associé mais je n'aurai
pas dû faire confiance. L'année suivant, j'ai dû changer ma voiture sinon je ne
pouvais plus travailler... etc, etc. ". L'avocat de la banque se
frotte les mains. Il va conclure cette litanie en faisant remarquer au juge que
"c'est bien malheureux, mais en quoi la banque est responsable de vos
malheurs."
2°)
Expliquer les problèmes de votre entreprise: "Cette année-là,
j'ai eu l'opportunité d'acheter un stock de caméras super8 à un prix
incroyable. Seulement les gens n'utilisent plus ce matériel depuis
longtemps". Et l'avocat de répondre "vous êtes un bien piètre
professionnel, vous auriez dû mieux vous former".
3°)
Attaquer les engagements "J'avais demandé un crédit à cette
époque, et la banque me l'a refusé, de plus elle a refusé les chèques qui se
sont présentés.". C'est un principe, on ne peut pas attaquer la
politique d'engagement d'une banque. Aucun tribunal ne la condamnera parce qu'elle
a refusé un crédit. Je me rappelle la réflexion d'un avocat de la banque à un
juge qui lui reprochait de ne pas s'engager. "D'accord monsieur le
Juge, dans ce cas, c'est l'institution judiciaire qui sera caution ?"
4°)
Attaquer nominativement le personnel. Non seulement ça hérisse le
juge, mais si vous avez raison, la banque fera sauter son fusible et vous
n'aurez plus rien. Par contre, si vous avez tort, vous vous prendrez une
diffamation dans la tête.
5°) Critiquer le contrat que l'on a signé "le taux était
trop élevé, les intérêts ont coûté trop cher, les frais étaient énormes,"
Et le juge de dire: "mais alors, pourquoi vous l'avez signé ce contrat
?". En général, le client s'enfoncera encore plus: "Parce que
je ne pouvais pas faire autrement" Mauvaise réponse.
6°)
Demander des dommages et intérêts sans aucune mesure. Il faut
toujours démontrer le lien entre l'action reconnue fautive de la banque et la
perte subit. De plus, les sommes demandées doivent être cohérentes. C'est à
partir d'un préjudice objectif que vous pouvez demander de réparer le préjudice
moral. Mais là, c'est vraiment à l'appréciation du juge.
7°) Ne
pas apporter les preuves de ce que vous avancez. Un juge, ça
fonctionne comme ça: vous avancez un fait, vous en apportez la preuve. Combien
de dossiers, excellents d'ailleurs, ont été retoqués pour faute de preuve.
Mais alors, que faut-il dire et faire ?
Présenter une étude financière froide, avec des faits, des calculs, des précisions des preuves.
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