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mercredi 27 décembre 2023

JUSTICE ET I.A., faut-il se méfier du flirt ?

 


Suite à mon article sur la justice et l'intelligence artificielle,

https://antibanque.blogspot.com/2023/12/une-justice-equitable-et-efficace-grace.html


un ami juriste m'a fait part de ses réflexions intéressantes et avisées:


Cher Gérard, 

A mon modeste point de vue, l'IA doit rester un outil, il doit être utilisé, on ne peut plus complètement l'ignorer. En revanche, les outils d'IA restent assez rudimentaires pour le travail juridictionnel il me semble. Mais quand la technologie sera mature, elle pourra prendre plus de place, sans supplanter le travail du juge. 

La doctrine autorisée a bien montré que le syllogisme n'est pas du tout le seul mode de raisonnement utilisé par les juges. Il y a d'autres paramètres : jugement au regard des finalités des règles, parfois de l'équité de manière sous-jacente..

Il ne faut pas nier qu'il y a des problématiques dans nos juridictions, mais ce n'est pas l'IA la recette miracle. Il faudrait déjà des règles meilleures d'un point de vue qualitatif, plus de juges, plus de recours à la médiation.. 

Je vous souhaite de belles fêtes de fin d'année,


Cette réponse m'a amené à approfondir ma réflexion sur ce sujet très important. La voici:

 Cher ami,

Merci pour votre réponse. Effectivement, mon article peut préter à confusion. Je ne ciblais que les affaires civiles où le dossier technique était important et complexe, mais ne pouvait pas donner lieu à interprétation. C'est la situation des litiges entre les banques et leurs clients, notamment dans les affaires fleuves de liquidation d'entreprise. Certains affaires durent plus de dix ans et sont parsemées de jugements souvent contradictoires.  Dans ces cas là, tous les errements de la justice proviennent du fait que les calculs initiaux n'ont pas été effectués, voire pris en compte. Avant d'écrire mon article, j'ai repris les 4 affaires perdues en instance et gagnées en appel. J'ai repris les éléments développés en instance ainsi que les contre arguments de la banque.  Après un passage sur chatgpt, le jugement qui aurait été rendu en instance par l'IA était identique à celui en appel. Ce qui me fait dire qu'il peut être intéressant de faire juger en instance ce type d'affaire par l'IA, sachant qu'il restera la possibilité de faire appel. Evidemment, cette utilisation sera plus difficile en pénal, notamment en cour d'assise. Il faudra que j'essaye de soumettre les éléments d'enquête des affaires Sceznec, Marie Besnard et Dominici à l'IA. Je pense que le résultat serait surprenant et que la guillotine aurait la main leste. Mais ça c'est une autre histoire. (Pour la bonne dame de Loudun, je pense qu'elle était coupable, mais ça n'engage que moi.) Avec mes amitiés et je vous souhaite de passer de bonnes fêtes de fin d'année.



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