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vendredi 1 décembre 2023

À VOUS, ADMINISTRATRICES ET ADMINISTRATEURS ÉLUS DES BANQUES MUTUALISTES

 


Vous avez fait le choix, avec courage et détermination, de dédier votre temps et votre énergie à la noble cause mutualiste. Votre engagement, digne et louable, mérite notre respect et notre considération.

Les sociétaires, confiants en votre capacité à les représenter dignement, vous ont élevés au poste d'administrateurs. Vous avez accepté cette lourde responsabilité, conscient(e)s des devoirs qui vous incombent.

Lors du prochain Conseil d'Administration, je vous implore de proposer la résolution suivante, afin de rappeler l'essence même du mouvement Crédit Mutuel :

"Le Conseil d'Administration, réaffirmant l'objectif fondamental du Crédit Mutuel, s'engage solennellement à proscrire toute pratique usuraire. En cas de préjudice avéré subi par un sociétaire et dûment prouvé, le Conseil s'engage à rembourser intégralement la victime."

Chaque soirée que vous sacrifiez pour assister aux réunions du conseil, chaque année où vous vous mobilisez pour la réussite de l'Assemblée Générale, tout cela témoigne de votre dévouement inébranlable envers les idéaux du mutualisme, tels qu'ils furent conçus par Frédéric Guillaume Raiffeisen au XIXème siècle.

Ces idéaux se résument en une phrase poignante : "Lutter pour éradiquer l'usure, le poison de l'économie."

Malheureusement, l'usure, sous une forme nouvelle et insidieuse, a fait un retour fracassant grâce à des financiers avides, qui ont détourné vos pouvoirs et perverti votre fonction en vulgaire outil publicitaire.

Je m'adresse plus spécifiquement aux découverts accordés par vos Caisses Locales. Lorsqu'un sociétaire calcule le coût de ces découverts en prenant en compte les intérêts et les frais fixes, il obtient un taux (TEG) bien au-delà du seuil définissant l'usure (environ 20%).

Ce taux usuraire est délibérément dissimulé par ces financiers et juristes cupides de l'entreprise. Ils négligent tout bonnement de prendre en compte les frais rémunérant l'intervention de l'employé qui décide d'accorder le découvert.

Prenons un exemple simple pour illustrer cette absurdité : imaginez que votre garagiste vous facture 1 000€ pour la réparation de votre voiture, dont 400€ de pièces et 600€ de main d'œuvre. Vous vous attendez à débourser 1 000€, n'est-ce pas ?

Eh bien, le garagiste vous rétorquera que cela n'a coûté que 400€, car les 1 000€ de main d'œuvre sont conformes aux tarifs en vigueur dans son garage, que vous avez eu l'occasion de consulter. Il ajoutera même que, même si la réparation n'avait pas eu lieu, ces frais vous auraient été facturés de toute manière.

Absurde ? Assurément. Pourtant, c'est la réponse que le service clientèle opposera aux sociétaires qui réclameront justice.

N'oubliez pas que c'est en votre nom que ces sociétaires se lèvent, et c'est sous vos directives que les salariés travaillent. Vous êtes leur porte-parole, leur ultime rempart.

Que votre mission soit bénie de courage et d'intégrité, car vous incarnez l'espoir d'une lutte contre l'usure, l'ennemi insidieux qui dévore notre économie. Votre tâche est lourde, mais votre détermination est notre lumière dans cette nuit tragique de l'exploitation financière.

Bien à vous, avec l'espoir que vos actions redonnent vie à l'idéal mutualiste que vous servez avec une solennelle dignité.

 

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