par Gérard Faure-Kapper
Cours destinés aux employés des
agences bancaires pour leur formation et à la clientèle pour leur
information.
Cours de banque, leçon n° 3: Comment
obtenir un découvert non autorisé.
ETUDE DE CE
PRODUIT MYSTERIEUX.
Le
découvert non-autorisé est un produit courant servi par les banques. Quasiment
tous les clients en ont bénéficié un jour où l’autre,
C’est
peut-être le « produit » le plus rentable pour une banque. Ses
intérêts sont plus élevés qu’un découvert autorisé, mais surtout, il permet de
prélever des frais énormes et de dépasser allègrement le seuil de l’usure.
Il
est prévu dans les conventions de compte ainsi que dans les grilles tarifaires
des banques.
Et
pourtant, ce « produit » n’est pas « commercialisé » par
aucune banque. Alors voici la grande question : « comment bénéficier
d’un découvert non-autorisé ».
Le
découvert non-autorisé, c’est le summum du paradoxe.
Voici notre analyse technique.
Un
des aspects du métier de banquier est de proposer des crédits. Il y en a de
toutes sortes, adaptés à toutes les situations. Cela va du prêt à long terme à
la petite facilité de caisse sur quelques jours.
Un
banquier doit maîtriser les crédits qu’il distribue et ne pas les subir. Il
doit analyser les dossiers, estimer le risque et mettre en place les contrats.
Juridiquement,
un crédit est un crédit. La loi n’a pas prévu de les nuancer avec des adjectifs
qualificatifs. La notion de crédit toléré n’existe pas.
Le
découvert non-autorisé, par définition, échappe à ce schéma classique de prise
de décision. C’est un crédit sauvage que le banquier n’a pas analysé et que le
client lui fait subir.
Par
contre, ce crédit « sauvage » rapporte beaucoup plus que les crédits « civilisés ».
Il
est mis en place par on ne sait qui, mais pas par la banque qui ne l’a pas
autorisé.
On
parle alors de « forçage » du compte par le client indélicat, de
comportement anormal de ce client qui doit-être sévèrement réprimé par des
sanctions financières.
Une
question naïve vient de naitre dans mon esprit candide.
La
première obligation d’une banque est de s’assurer des moyens techniques pour
mettre en sécurité l’argent des déposants.
Comme
on l’a vu, elle peut dispenser des crédits mais sous son total contrôle
Se
payer un découvert non-autorisé revient, pour le client, à se servir dans la
Caisse à l’insu du banquier. C’est donc assimilé à un holdup et pénalement
répréhensible.
Alors
pourquoi les banquiers ne portent pas plainte contre le client qui s’est rendu
coupable. Ne rien dire, c’est de la non-dénonciation de malfaiteur et en l’occurrence,
de la complicité, voire du recel puisque la banque est la première bénéficiaire
de ce « forçage » de la caisse.
Une
première idée vient à l’esprit : pourquoi les banquiers ne se dotent pas
de moyens techniques infaillibles. On me répondra que ces moyens existent en
informatique. Il suffit de cocher deux ou trois cases.
Celles-ci
doivent manquer dans le cerveau des banquiers car ils n’y ont pas pensé.
Alors,
nous sommes toujours au point mort dans notre étude.
Si
le banquier n’autorise pas le découvert, comment le client peut en bénéficier ?
Je
vais peut-être cesser d’être naïf et avancer une hypothèse :
Les
découverts non-autorisés sont en fait des découverts autorisés. Ce n’est que l’appellation
qui change pour permettre à la banque de racketter son client.
Le
découvert non-autorisé est donc une escroquerie de la part du banquier pour
culpabiliser son client et lui enlever l’envie de réclamer auprès de la
justice.
Et qu'en est il d'un decouvert non autorisé par la banque , celle ci rejete les prélévements et prend des frais de decouvert au passage plus des commissions d'interventions !
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