Par Gérard Faure-Kapper
C’est
le paradoxe prévisible. Les dossiers montés par l’APLOMB sont un concentré de
haute technologie judiciaire. Chacune des lignes de défense des banques a été
détruite et nos jurisprudences montent la garde devant les brèches béantes dans
les murailles de la citadelle de leurs privilèges.
Par
contre chaque fois qu’un dossier est transmis par le tribunal à leur service
juridique, les banquiers ne sont nullement affolés. « Combien demandent-ils ?
Ok, préparez le chèque… »
Ils
ont eu le temps de nous tester et connaissent nos limites. Les journées n’ont
que 24 heures dans lesquelles se cantonnera notre capacité à instruire les
dossiers.
Ils
savent également que les autres associations ne bougeront pas. Quelques
manifestations bruyantes quelquefois mais pas de quoi fouetter un guichetier.
Du
côté des clients floués, c’est aussi l’hésitation. La banque fait peur comme n’importe
quel ennemi de la nation. L’acte de résistance impose des sacrifices que très
peu de gens sont prêts à faire.
A
l’APLOMB, sur 100 demandes de renseignements, 25 donnent suite et 5 vont jusqu’au
bout… et gagnent.
Et
ces 5% saturent déjà notre « chaîne de production ».
Par
ailleurs, les banquiers savent très bien qu’au-delà d’un discours offensif et
hostile, l’Élysée volerait au secours des actionnaires des banques si leurs dividendes
étaient menacés.
De
notre côté, nous n’avons pas d’état d’âme, nous n’en n’avons pas le temps.
Un
client saturé de frais par sa banque pour un débit croissant, harcelé par les
huissiers, officiers ministériels au service d’une dizaine de maisons de
crédit, menacé de toutes parts et dont la situation sera impossible à remonter
par les lois implacables des mathématiques, ce client peut encore agir et
sauver sa situation.
Ce
n’est que 5% qui le feront. Pas de quoi mettre en péril le système financier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire