Par Gérard Faure-Kapper
Les scandales se suivent et s’amplifient. Nul besoin d’être grand clerc pour prévoir une crise majeure du système financier. Octobre 1929 à l’échelle planétaire.
Aujourd’hui ces questions complexes passent, il faut bien le reconnaître, bien au dessus de la tête des citoyens. Leur seul souci étant de récupérer tous les frais que leur banque a prélevés illégalement.
Avant
de s’attaquer à la City, il faut d’abord présenter à la Justice l’agence
bancaire du coin de la rue. De plus en plus de clients franchissent le pas.
Tous
les organismes de consommateurs insistent sur ce point et les méthodes sont maintenant
connues du grand public. Il suffit de chercher un peu sur Google, les cabinets
spécialisés se multiplient.
De
plus, les méthodes de recouvrement habituelles, menace, intimidation et
chantage, trouvent vite leurs limites. Les clients sont de moins en moins
impressionnés par les danses du ventre des huissiers.
En
conséquence, les banques vont devoir reverser des sommes importantes à leurs
clients. Sur 5 ans, les prélèvements illégaux sont estimés à 80 milliards.
Comment vont-elles réagir ?
Il
n’y a pas 36 méthodes : la première étant de diminuer les frais et fermer
les agences. Ceci est inéluctable et de nombreux employés de banque risquent de
se retrouver sur le marché du travail.
Comment
peuvent-ils retrouver un emploi ? Voici quelques conseils.
D’abord,
changer de ville. En effet, il est inimaginable pour un chargé de clientèle qui
a semé la terreur parmi les entreprises de son quartier, d’aller les voir avec
un CV.
Ensuite
commencer une nouvelle formation. Dans la banque, être commercial n’a pas le même
sens que dans la vie. Ce n’est pas le même métier.
Éviter
les « produits dérivés » de l’activité bancaire. Des « conseillers
financiers » indépendants, il y en a autant que le ciel peut en bénir.
Quelques
voies intéressantes, mais qui nécessitent un investissement : racheter un
commerce. Beaucoup l’ont fait. Seulement, il faut faire un grand ménage dans sa
tête. Être commerçant, c’est dire adieu aux 35 heures, aux week-ends, aux ponts
et autres viaduc, aux fêtes et aussi aux vacances. C’est payer soi-même et
beaucoup plus cher ses cotisations sociales, c’est apprendre à se soigner
soi-même car on n’est plus couvert comme avant. Plus généralement, c’est changer
de vie, faire de gros sacrifices avec une toute petite chance qu’ils soient
payants.
Pour
trouver les fonds nécessaires, votre prime de départ, si vous en touchez une,
la vente de votre maison ou appartement, la vente de vos biens.
Vous
pouvez aussi emprunter à une banque, mais ne vous faites pas trop d’illusions. Ayant
été de l’autre côté de la barrière, vous savez très bien pourquoi.
Il
y a d’autres voies bien-sûr, mais toutes nécessitent un solide portefeuille, un
moral d’acier et une famille qui accepte de repartir à zéro.
Les
optimistes diront : c’est une remise en question salutaire, c’est un
nouveau départ vers d’autres horizons, c’est un nouveau challenge qu’il faut
réussir, etc.
Les
pessimistes diront : c’est la mouise.
En
tout cas, il faut savoir que la vie est très dure pour tous, Avoir travaillé
toute sa vie pour être tranquille à la retraite, c’est du passé. Combien de
gens arrivés au terme de leur carrière doivent tout revendre et se retrouve
dans un hlm miteux de la banlieue d’une sous-préfecture.
L’employé
de banque a un handicap. Il a collaboré avec un système qui n’a été capable que
d’apporter ruine et misère. Et ça, sur un CV, ça fait tache.
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