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dimanche 10 mars 2024

Frais Bancaires : Les associations d'usagers et le ministre promettent des changements… en faveur des banques.

 

Chaque année, c'est le même refrain 

pour les associations d'usagers de banque, qui se déchaînent contre les frais bancaires, particulièrement les frais d'intervention. Au milieu de la cacophonie des articles, les 60 millions de consommateurs que nous sommes se perdent dans un océan de revendications.

 

Les titres en gros caractères s'affichent 

en une de certains magazines : "Halte aux frais abusifs", "Frais bancaires, bientôt la fin", "Les frais sont ruineux", et ainsi de suite. La scène suivante se répète invariablement : des responsables d'associations défilent sur les plateaux télévisés, et le ministre de l’Économie promet des actions décisives, la main sur le cœur.

 

Les banques, de leur côté, s'engagent 

 à modérer l'évolution des tarifs, promettant de les maintenir inférieurs à ceux de l'Allemagne, du Brésil et même de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Une promesse qui suscite autant de scepticisme que d'espoir parmi les consommateurs.

 

Le ministre affiche également sa volonté 

de limiter les frais pour les PFDN, les "plus fragiles d'entre nous". Cependant, la définition de cette catégorie est laissée à l'appréciation des banques, excluant de facto ceux qui ont les moyens de payer.

 

Les statistiques viennent apaiser les esprits inquiets, 

affirmant que la moyenne des frais annuels est de seulement 273€, inférieure à celle du Canada et du Zimbabwe. Mais derrière ce chiffre rassurant se cache une réalité cruelle : pour la plupart des clients concernés, ces frais soi-disant annuels, sont… mensuels.

 

Les associations se mobilisent en faveur d'un plafonnement 

de ces frais, mais ne voient pas le piège tendu par les banques. En acceptant une limitation des frais, elles semblent implicitement reconnaître leur légalité, évoquant une situation où l'on serait fusillé avec six balles au lieu de douze – pas l'idéal, mais un pas dans la bonne direction.

 

Ces frais, malgré la contestation, sont bel et bien légaux,  

inscrits dans la grille tarifaire, complément de la convention d'ouverture de compte que chaque client a signée. Certes, le Prozac est légal aussi, mais qui voudrait en avaler trois tubes d'un coup ?

 

Une démonstration indiscutable est avancée :

 ces frais font grimper le coût des découverts, augmentant mécaniquement le taux du TEG affiché, le rendant systématiquement faux. Pourtant, ni les autorités de tutelle ni les associations de protection des usagers de la banque ne semblent suivre ce raisonnement. 

 

Fort heureusement, les juges, 

chargés d'arbitrer ces litiges, accordent une attention particulière à ces démonstrations, comprennent les arguments avancés, et donnent quasiment toujours raison au client en condamnant les banques à rembourser.

 

En fin de compte, c'est la vigilance des clients 

qui pourrait être la meilleure arme contre cette supercherie coûteuse, voire ruineuse. Alors que, tel Don Quichotte, les associations d'usagers continuent leur bataille stérile contre les frais bancaires, les consommateurs restent les acteurs clés pour faire entendre leur voix et exiger des changements concrets.


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