Nombre total de pages vues

lundi 23 octobre 2023

« S'il a mis fin à ses jours, c'est qu'il était dépressif »

 


« S'il a mis fin à ses jours, c'est qu'il était dépressif », telle est la réponse stoïque, une sentence répétée à l'envi. Les commerçants, les artisans, les paysans, tous sont touchés par ce scénario sinistre.

Les charges financières, telles des chaînes lourdes et froides, s'abattent sans merci, dépourvues de toute compassion. Les commissions d'intervention se gorgent de maigres profits, avalant les maigres lueurs d'espoir. Les huissiers et les cabinets de recouvrement sont les hérauts de l'obscurité, harcelant chaque jour leurs victimes.

« S'il a mis fin à ses jours, c'est qu'il était dépressif », martèlent on inlassablement.

Je m'adresse à vous, messieurs les banquiers. Réalisez votre tâche dans les limites de la loi, et la prospérité vous sourira. Vous n'êtes point coupables des tumultes et des tourments qui animent le monde des affaires. Cependant, vous êtes responsables si vous avez prélevé des frais au-delà du supportable, des frais qui écrasent tels des pièges tendus.

Les huissiers, vous aussi êtes interpellés. Exercez votre fonction avec intégrité, scrutez avec précision les créances, et demeurez fidèles à votre rôle, celui d'annoncer les décrets de la justice.

Le Chant des Tragédies

Le récit s'ouvre sur une petite fille de huit ans, son innocence éclatante comme un rayon de soleil. Elle court vers le garage, une table dressée, le repas attendu. Sa mère lui a confié une mission, celle d'aller chercher son père qui s'adonnait aux travaux du bricolage depuis le matin. Elle l'appelle, ouvre la porte du garage, et pénètre dans la pièce. Là, un sinistre silence lui répond, un silence pesant, impénétrable.

Ailleurs, une mère de famille sort du supermarché, un chariot plein de provisions, et son plus jeune enfant la suit, un petit être enjoué. Elle se dirige vers sa voiture quand son téléphone sonne. À l'autre bout, la voix du capitaine de la gendarmerie la saisit, et son cœur se serre. Son fils aîné, qu'elle croyait au travail, s'était mystérieusement volatilisé.

À l'atelier numéro cinq, une machine s'immobilise brusquement. Une pièce a cédé à l'intérieur, et l'ouvrier qui la maniait décide de couper l'électricité. Il s'éclipse et se rend au préfabriqué qui abrite le bureau du contremaître. Une requête dans son regard, il appelle son supérieur. Un silence assourdissant répond à son appel, un silence accompagné seulement par la vision des chaussures solitaires d'un homme étendu au sol.

L'Ombre du Suicide

En France, toutes les quarante-cinq minutes, ce funeste tableau se dessine. À intervalles réguliers, hommes et femmes décident de mettre un terme à leurs souffrances. Douze mille âmes choisissent cette sortie chaque année, et l'ombre de ce chiffre ne diminue point. La complexité des causes sous-jacentes est indéniable, mais il est impératif de ne point détourner le regard.

Il y a un quart de siècle, douze mille vies s'achevaient par le suicide, tout comme dans les tragédies de la route. Pourtant, le temps a vu le nombre d'accidents de la route chuter de soixante pour cent. La société tout entière s'est mobilisée. Les routes ont été aménagées, l'État a financé, les constructeurs ont innové, et une répression implacable a métamorphosé les comportements. Des milliers de vies ont été sauvées.

Mais en ce même laps de temps, les suicides n'ont connu aucune baisse Pour voir ce chiffre chuter davantage, il est impératif d'agir sur chaque cause.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire